| | | | | | | Edition du 11 Juillet 2025 |
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| Edito L’intelligence animale : combien est déroutante notre ignorance !
Cette semaine, je vais à nouveau évoquer un sujet passionnant et controversé qui a fait récemment l'objet de découvertes importantes, l'intelligence animale. Plusieurs études scientifiques très sérieuses, réalisées au cours de ces dernières années ont en effet confirmé que de nombreuses espèces, chez les insectes, les oiseaux ou les primates, sont dotées de capacités cognitives tout à fait remarquables et restées jusqu'à présent insoupçonnées, sans doute à cause des préjugés tenaces qui ont longtemps accrédité le dogme selon lequel les comportements animaux, même s'ils pouvaient parfois nous sembler ingénieux, étaient essentiellement conditionnés et ne pouvaient pas être qualifiés d'intelligents, au sens noble du terme. Mais force est de constater que ce d ogme a été sérieusement ébranlé par certains travaux récents qui méritent d'être évoqués. Fin 2022, l'équipe de Martin Giurfa, professeur à l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, spécialiste de la cognition animale, en collaboration avec l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), a montré, contre toute attente, que certains insectes étaient capables de se faire une représentation mentale et spatiale des nombres, une aptitude qu'on croyait pourtant réservée uniquement à certaines espèces possédant un cerveau à 2 hémisphères latéralisés. La capacité des humains à spatialiser des nombres, en mettant les plus petits à gauche et les plus grands à droite, a longtemps été attribuée à la maîtrise propre à notre espèce de l’écriture et de la lecture (Voir PNAS). C'est ainsi que les humains et certains vertébrés sont capables, quand ils doivent traiter des quantités numériques, de les ordonner de façon spatiale, de gauche à droite, par ordre croissant. C'est ce qui explique que, dans un exercice de pointage de nombres qui utilise simultanément les deux mains, nous sommes plus rapides en signalant de petites quantités avec la main gauche alors que nous signalons des grandes quantités plus rapidement avec la main droite. Cette représentation spatiale des nombres, connue sous l'appellation de "ligne mentale numérique" (LMN), semble liée à des facteurs culturels comme l’apprentissage de la lecture et l’écriture, de gauche à droite, dans les cultures occidentales. Néanmoins, d’autres travaux montrent que les nouveau-nés humains et certains vertébrés, comme les oiseaux, ordonnent également les nombres selon une LMN, ce qui conforte l'hypothèse selon laquelle il existerait une aptitude innée dans cette représentation numérique spatiale. D'autres travaux ont par ailleurs montré que la LMN, aussi incroyable que cela puisse paraître, est présente aussi chez les abeilles. Pour réaliser cette découverte importante, des scientifiques ont travaillé sur des abeilles qui étaient entraînées à obtenir une solution su crée dans une boîte affichant sur une paroi verticale une image avec un nombre d’items déterminés, dont la nature – mais pas le nombre – variait régulièrement (cercles, carreaux, triangles). Dans la suite de ces expériences rigoureuses, ces abeilles ont été habituées à la quantité affichée. Elles étaient confrontées à deux images identiques affichant le même nombre d’objets à droite comme à gauche. Des abeilles entraînées à la valeur 3 étaient testées face à des images avec un seul objet, présentées sur leurs deux côtés, puis avec une image affichant une valeur de 5, selon le même protocole. Résultat : les abeilles confrontées à ces quantités nouvelles préféraient aller sur l’image de la valeur 1 à leur gauche et celle de 5 à leur droite. Les résultats obtenus par ces chercheurs révèlent une étonnante convergence des stratégies de traitement numérique – notamment l’association entre l’espace latéralisé (droite, gauche) et les quantités – entre le cerveau de l’homme et celui de l'abeille, en dépit d'une différence considérable de taille et d'organisation. Pour le Professeur Giurfa, « Ces travaux nous montrent à nouveau que les êtres humains ne sont pas si différents d’autres créatures vivantes dans certaines capacités cognitives, y compris dans le cas des abeilles que nous avons tendance à considérer comme des créatures rudimentaires. Ces résultats devraient donc aider à changer notre regard sur les espèces avec lesquelles nous partageons notre environnement, et nous amener à adopter des pratiques plus responsables pour préserver cet environnement et leur survie ». L'année dernière, une autre étude remarquée, publiée dans la prestigieuse revue Nature, a montré que les bourdons, sont eux-aussi capables de réaliser des tâches complexes en plusieurs étapes grâce à l'interaction sociale (Voir Nature). Ces travaux montrent pour la première fois que les bourdons possèdent un niveau de sophistication cognitive que l'on imaginait jusqu'ici impossible chez les insectes, ce qui remet en cause la théorie selon laquelle un apprentissage social aussi avancé est propre aux humains. Dans ces expériences, les scientifiques ont placé des bourdons dans une boîte comportant un parcours complexe. Les insectes devaient pousser une première barrière qui en débloquait une seconde, qu'ils devaient également franchir, avant de pouvoir accéder à récompense sucrée. Dans un premier temps, aucun bourdon n'a réussi à débloquer le mécanisme. Ensuite, les chercheurs ont entraîné 9 bourdons, jusqu'à ce qu'ils réussissent à franchir ces différents obstacles. Enfin, ces bourdons entraînes ont été mis en contact avec 15 bourdons qui avaient été tenus à l'écart de ces expériences. Résultats, un tiers de ces bourdons externes ont réussi à apprendre la tâche par eux-mêmes en observant le bourdon démonstrateur. Selon ces chercheurs, il semblerait donc que les bourdons soient capables de partager et acquérir des comportements qui dépassent leurs capacités cognitives individuelles. Cette étude remet donc en question la vision traditionnelle selon laquelle seuls les humains peuvent apprendre socialement des comportements complexes dépassant les limites de l'apprentissage individuel. Même les drosophiles, une espèce de mouches largement étudiée par les scientifiques, semblent capables, malgré leur minuscule cerveau, de rassembler et d'analyser finement les informations provenant de leur environnement, avant de prendre une décision et d'agir. Ce délai de réflexion est d’autant plus long que la décision est compliquée, comme celle de voler vers une odeur plutôt qu’une autre, si les deux sont très approchantes. Cette capacité d’arbitrage est possible grâce à un gène nommé Fox P, présent en un unique exemplaire chez la mouche, (contre quatre chez l’humain) et activé au niveau des neurones. Pour les chercheurs, ce gène FoxP, qui déclenche le processus de décision dans le cerveau, est un des marqueurs d’intelligence complexe. Il y a un an, une autre étude a fait sensation. Des chercheurs de l'Université de Tübingen, en Allemagne, ont entraîné des corneilles noires (Corvus corone) à produire un nombre précis de cris correspondant à un chiffre, entre un et quatre, qui apparaissait sur un écran. Une fois qu'elles avaient fini de croasser, elles devaient cliquer sur l'écran pour valider leur réponse. En cas de bonne réponse, les oiseaux avaient droit à une récompense sucrée. Les chercheurs ont observé que les corvidés comptaient leurs vocalisations pendant l'expérience. « Nous avons pu montrer qu'à partir des informations qui leur sont présentées, les corneilles forment un concept numérique abstrait qu'elles utilisent pour planifier leurs vocalisations avant de croasser », explique le Professeur Andreas Nieder. Ces travaux mont rent que la capacité à effectuer du calcul mental semble s'appuyer sur des mécanismes neuronaux communs à de nombreuses espèces même si cette faculté va ensuite se manifester de façon très différente, en fonction des besoins particuliers et des environnements propres à chacune de ces espèces (Voir Science). En 2022, des scientifiques, dirigés par le primatologue Tobias Deschner et la biologiste cognitive Simone Pika de l’Université d'Osnabrück, ont observé pendant un an des chimpanzés dans le parc national de Loango, au Gabon. Ils ont noté que, dans certains cas, comme le feraient des médecins, les chimpanzés appliquaient des insectes, qu'ils avaient l'habitude de consommer, sur les plaies d'autres membres de leur groupe. Sabrina Krieff, une primatologue française, avait déjà montré que certains singes savent identifier les plantes efficaces en cas de troubles digestifs (Voir Science Direct). En juin 2022, les chercheurs d’une autre équipe ont publié une étude qui a fait grand bruit. Ces scientifiques ont observé pendant plusieurs mois une communauté d'orangs-outans sauvages vivant dans le parc national de Gunung Leuser, en Indonésie. Leur attention s'est portée sur un mâle de 40 ans, baptisé Rakus, qui s'était fait une blessure au visage, probablement à la suite d'une bagarre avec l'un de ses congénères. Ces scientifiques ont été très étonnés de voir qu'au bout de trois jours, ce singe s'est approché d'une liane de Fibraurea tinctoria, une plante grimpante utilisée dans la médecine traditionnelle pour traiter plusieurs affections, dont le paludisme et la dysenterie. Rakus a alors commencé à mâcher les feuilles de la plante sans les avaler, puis il a consciencieusement appliqué la mixture obte nue directement sur sa blessure faciale (Voir Nature). Au bout d'environ une semaine, la blessure de Rakus s'est progressivement refermée, sans signe d'infection, puis s'est presque complètement cicatrisée. Ces scientifiques ne savent pas si ce singe a déjà pratiqué une telle automédication, car ce comportement n'avait jamais été observé auparavant. Certes, d'autres scientifiques avaient déjà observé, chez de nombreuses espèces de primates sauvages, des individus capables d'utiliser des plantes aux propriétés médicinales par ingestion ou mastication. Mais c'est la première fois qu'on pouvait voir un singe appliquer une décoction médicinale, qu'il avait lui-même soigneusement composée, sur une blessure ouverte. Comme le souligne cette étude, le cas de Rakus a conduit les scientifiques à s'interroger sur la questions de l'intentionnalité de ces comportements tout à fait atypiques et très proches de ceux que pourraient avoir des humains, placés dans la même situation. Dans le cas de Rakus, le caractère intentionnel des actions est peu contestable, car il a répété le processus de soin à de nombreuses reprises et a consacré une grande partie de son temps disponible et éveillé à cette activité. Le plus étonnant dans cette observation sans précédent, ce sont les propriétés médicinales remarquables de la plante choisie par Rakus qui comporte en effet de nombreux composés actifs, tels que les furanoditerpénoïdes et des alcaloïdes protoberbérines, connus pour leurs effets antibactériens, anti-inflammat oires et antioxydants qui ont largement contribué à guérir la blessure de Rakus. Il y a quelques jours, une autre étude de l'université de Warwick est venue brouiller encore un peu plus les frontières cognitives entre l'homme et l'animal. Ces travaux montrent en effet que les femelles orangs-outans de Sumatra communiquent en utilisant un langage à trois niveaux de récursivité, une capacité cognitive que l'on croyait réservée à l'être humain. Cette étonnante aptitude démontre que nos cousins orangs outans ont atteint un niveau d'abstraction plus élevé qu'on ne le supposait jusqu'à présent, même s'ils n'ont pas développé pour autant une société technologique reposant sur un processus d'accumulation du savoir, ce qui reste, jusqu'à preuve du contraire, l'apanage exclusif des Humains (Voir University of War wick). Il y a quelques semaines, une équipe de l'université d'Oxford, dirigée par le Docteur Freymanni, a étudié pendant 4 mois deux communautés de chimpanzés dans la forêt de Budongo en Ouganda. Les chercheurs ont observé, à leur grande surprise, que les chimpanzés utilisaient, eux-aussi, lorsqu’ils étaient atteints par certaines affections, des plantes médicinales présentes dans leur environnement pour soigner leurs maladies ou leurs blessures. Les chercheurs ont documenté 41 cas de soins au total, dont sept cas de soins pour autrui, ce qui montre que ces chimpanzés sont également capables d'une grande empathie à l'égard de leurs congénères (Voir University of Oxford). L'étude précise que les plantes que les chimpanzés utilisent semblent adaptées pour s'appliquer sur les blessures. Certaines ont des propriétés cicatrisantes et d'autres ont également des actions antibiotiques pouvant combattre les infections. J’évoque enfin une dernière étude publiée il y a quelques semaines, réalisée par des chercheurs de la célèbre université Johns Hopkins. Ces scientifiques ont observé des bonobos interagir avec des humains lors d’une expérience inédite qui a permis de révéler une capacité jusqu’ici considérée comme propre à l’Homme : celle de percevoir le degré d’ignorance d’un individu et d’agir en conséquence. Cette étude a eu lieu dans un centre de recherche et d’éducation spécialisé dans l’étude des grands singes. Trois bonobos mâles, Nyota (25 ans), Kanzi (43 ans) et Teco (13 ans), ont participé à une série de tests simples : face à une table, un collaborateur cachait une friandise (du raisin ou un Cheerio) sous l’un des trois go belets, tandis que l'expérimentateur pouvait, ou non, observer la scène. Ensuite, il demandait à l’un des bonobos : « Où est le raisin ? », et attendait 10 secondes avant de faire son choix. De manière révélatrice, quand l'expérimentateur avait assisté à la scène, les bonobos restaient passifs, attendant qu’il trouve la bonne réponse. Mais lorsque ces singes n’avaient pas vu où la friandise avait été placée, leur comportement devenait très différent : ils désignaient rapidement le bon gobelet et montraient clairement qu'ils essayaient de communiquer. « Nous avons prédit que si les singes prenaient réellement en compte l’ignorance, ils pointeraient plus souvent et plus rapidement lorsque leur partenaire manquait d’information, et c’est exactement ce qu 8217;ils ont fait », souligne le chercheur Chris Krupenye. Ces expériences montrent que ces singes ne se contentent pas d’interagir avec leur environnement : ils sont également capables d'imaginer que les autres ne possèdent pas forcément autant d'informations qu'eux... La découverte de ce “saut cognitif” est capital, car la capacité à deviner ce que l’autre sait ou ignore a toujours été considérée comme l’apanage de l'homme (Voir PNAS). Si toutes ces études et découvertes sont si passionnantes, c'est parce qu’elles font tomber une à une toutes les frontières cognitives qui ont longtemps été assimilées à des gouffres infranchissables, séparant à jamais l'homme de l'animal. Il semblerait pourtant que nous devons nous résoudre à admettre que certaines espèces, dans certains contextes, soient bel et bien capables de faire preuve de comportements qui traduisent de véritables manifestations d'intelligence, qu'il s'agisse d'intelligence mathématique, adaptative, relationnelle ou sociale. Et bien que chacun puisse observer, en comparant les niveaux de création scientifique, culturelle et artistique et spirituelle des sociétés animales et ceux atteints par notre espèce humaine, qu'il existe une altérité radicale entre l'homme et toutes les autres espèces. Le fait q ue de nombreuses espèces animales soient, elles aussi, capables d'émotions, de sentiments et de réflexions, à un niveau complexe, révèle à quel point il existe, au-delà de l’extraordinaire diversité évolutive de la vie, une profonde et fascinante unité du vivant. Celle-ci doit nous conduire, comme le propose la philosophe Corinne Pelluchon dans son bel essai "Les Lumières à l'âge du vivant", à nouer un nouveau pacte kantien, universel, moral et démocratique, de respect et de coopération avec l'ensemble du vivant, qu'il nous revient non seulement de comprendre, mais également de préserver, et si possible d'enrichir, pour le plus grand bénéfice des générations futures... René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | Avec l’explosion du trafic de données, nos réseaux de communication peinent à suivre la cadence. Selon les projections, le volume d’informations échangées dans le monde pourrait doubler d’ici 2030, notamment à cause de l’essor de l’intelligence artificielle, du streaming ou encore des objets connectés. Pour absorber ce flot numérique, les infrastructures actuelles devront s’adapter. C’est dans ce contexte que des chercheurs de l’université de technologie de Chalmers, en Suède, annoncent une percée : un amplificateur optique capable de multiplier par dix la quantité de données transmises par seconde sur les réseaux en fibre optique. « Les amplificateurs utilisés aujourd’hui offrent une bande passante d’environ 30 nanomètres. Le nôtre atteint les 300 nanomètres », explique Peter Andrek son, professeur en photonique et auteur principal de l’étude parue dans Nature. L’amplificateur, fabriqué à partir de nitrure de silicium, repose sur une structure complexe de guides d’ondes en spirale. Ce design optimise la circulation de la lumière et limite les pertes. Résultat : une réduction du bruit, un signal plus stable, et la possibilité d’amplifier des transmissions extrêmement faibles — comme celles utilisées dans les communications spatiales. Si ce nouveau composant intéresse le secteur des télécommunications, il pourrait aussi bouleverser d’autres domaines, notamment la médecine. Grâce à sa large bande passante, l’amplificateur est capable de traiter des signaux lumineux dans une grande variété de longueurs d’onde, y compris dans le visible et l’infrarouge. Cela ouvre la voie à des lasers médicaux plus précis, capables d’imager ou d’analyser des tissus avec d avantage de finesse. « Quelques ajustements permettraient d’étendre son utilisation à la lumière visible, ce qui le rendrait utile pour le diagnostic, l’analyse ou le traitement médical », ajoute Peter Andrekson. L’objectif : détecter certaines maladies plus tôt grâce à une meilleure résolution et à des systèmes moins encombrants. Miniaturisé sur une puce de quelques centimètres, l’amplificateur de Chalmers peut aussi s’intégrer à toutes sortes d’appareils, et sa conception modulaire permet de le dupliquer facilement pour des systèmes plus puissants. Un seul laser utilisant cette technologie pourrait donc servir à la fois en microscopie, en holographie, en imagerie avancée ou en caractérisation de matériaux. Autre avantage non négligeable : le coût. Plus compact et plus économe en énergie, l& #8217;amplificateur permettrait de réduire la taille et le prix des équipements laser, rendant ces technologies plus accessibles. De quoi répondre à la demande croissante dans les hôpitaux, les centres de recherche et même les industries. Journal Du Geek : https://www.journaldugeek.com/2025/06/09/internet-dix-fois-plus-rapide-cest-poss... | | | |
| Des chercheurs de l'Université du Queensland, dont les professeurs H. Peter Soyer et Monika Janda, ont mis au point un nouvel outil, Panderm, qui permet une détection du mélanome et d'autres maladies de la peau, plus rapide et plus précise. "Panderm" analyse plusieurs types d'images, y compris des photos en gros plan, des images dermoscopiques, des diapositives de pathologie et des photographies totales du corps. Une série d'évaluations a montré que le modèle a aidé les professionnels des soins de santé non liés à l'amélioration de la précision de diagnostic sur diverses autres conditions cutanées de 16,5 %. Il pourrait également aider les cliniciens à détecter tôt le cancer de la peau, identifiant potentiellement les changements avant la détection des cliniciens. Le professeur SOYER a déclaré que l'outil pourrait être particulièrement précieux dans les paramètres occupés ou limités en ressources, ou dans les soins primaires où l'accès aux dermatologues peut être limité. Des différences dans les techniques d'imagerie et de diagnostic peuvent survenir en raison de différents niveaux de ressources disponibles dans les espaces de santé urbains, régionaux et ruraux. Nous avons vu que l'outil a également pu fonctionner fortement même lorsqu'il est formé sur une petite quantité de données étiquetées, un avantage clé dans divers paramètres médicaux où les données annotées standard sont souvent limitées. Formées sur plus de deux millions d'images de peau, les données du modèle provenaient de 11 institutions dans plusieurs pays, sur 4 types d'images médicales. « En entraînant Panderm sur diverses données de différentes techniques d'imagerie, nous avons créé un système qui peut comprendre les conditions cutanées comme le font les dermatologues, en synthétisant les informations provenant de diverses sources visuelles », a déclaré M. Yan. Les conditions cutanées ayant désormais un impact sur 70 % de la population mondiale, un diagnostic précoce et précis est crucial et peut conduire à de meilleurs résultats de traitement. Contrairement aux modèles actuels, qui sont formés pour effectuer une seule tâche, Panderm a été évalué sur un large éventail de tâches cliniques telles que le dépistage du cancer de la peau, la prédiction des risques de retour ou de propagation du cancer, d'évaluation du type de peau, de comptage des taupes (grains de beauté), de changements de lésion, de diagnostic d'un large éventail de conditions de peau et de lésions segmentant. Le directeur des services du mélanome victorien d'Alfred Health, le professeur Victoria Mar, a déclaré que Panderm s'est révélé prometteur en aidant à détecter les changements subtils des lésions au fil du temps et à fournir des indices sur la biologie des lésions et le potentiel métastatique futur. « Ce type d'assistance pourrait soutenir un diagnostic plus précoce et une surveillance plus cohérente pour les patients à haut risque de mélanome », a déclaré le professeur Mar. The University of Queensland :https://www.uq.edu.au/news/article/2025/06/giving-doctors-ai-powered-head-start-... | | | |
| Les biophysiciens de la Northwestern University ont développé un nouvel outil de calcul pour identifier les combinaisons de gènes sous-jacentes à des maladies complexes comme le diabète, le cancer et l'asthme. Contrairement aux troubles du gène unique, ces conditions sont influencées par un réseau de plusieurs gènes travaillant ensemble. Mais le grand nombre de combinaisons de gènes possibles est énorme, ce qui rend incroyablement difficile pour les chercheurs de déterminer les spécifiques qui provoquent une maladie. En utilisant un modèle générateur d'intelligence artificielle (IA), la nouvelle méthode amplifie les données d'expression des gènes limitées, permettant aux chercheurs de résoudre les modèles d'activité génique qui provoquent des traits complexes. Ces informations pourraient conduire à des traitements de la maladie nouveaux et plus efficaces impliquant des cibles moléculaires associées à plusieurs gènes. De nombreuses maladies sont déterminées par une combinaison de gènes – pas seulement un. Vous pouvez comparer une maladie comme le cancer à un accident d'avion. Dans la plupart des cas, les échecs multiples doivent se produire pour qu'un avion s'écrase, et différentes combinaisons d'échecs peuvent conduire à des résultats similaires. Cela complique la tâche de pincer les causes. Notre mod&e grave;le aide à simplifier les choses en identifiant les acteurs clés et leur influence collective. Pendant des décennies, les chercheurs ont eu du mal à démêler les fondements génétiques de traits et de maladies humaines complexes. Même les traits non maladie comme la hauteur, l'intelligence et la couleur des cheveux dépendent des collections de gènes. Les méthodes existantes, telles que les études d'association à l'échelle du génome, essaient de trouver des gènes individuels liés à un trait. Mais ils n'ont pas le pouvoir statistique pour détecter les effets collectifs des groupes de gènes. « Le projet du génome humain nous a montré que nous n'avons que six fois plus de gènes qu'une bactérie monocellulaire », a déclaré Motter. « Mais les humains sont beaucoup plus sophistiqués que les bactéries, et le nombre de gènes seuls n'explique pas cela. Cela met en évidenc e la prévalence des relations multigéniques, et ce doit être les interactions entre les gènes qui donnent lieu à une vie complexe ». « L'identification des gènes uniques est toujours précieux », a ajouté Wytock. « Mais il n'y a qu'une très petite fraction de traits observables, ou phénotypes, qui peuvent s'expliquer par des changements dans les gènes uniques. Au lieu de cela, nous savons que les phénotypes sont le résultat de nombreux gènes travaillant ensemble. Il est donc logique que plusieurs gènes contribuent généralement à la variation d'un trait ». Pour aider à combler l'écart de connaissances de longue date entre la composition génétique (génotype) et les traits observables (phénotype), l'équipe de recherche a développé une approche sophistiquée qui combine l'apprentissage automatique avec l'optimisation. Appelée l'autocodeur variationnel conditionnel à l'échelle du transcriptome (TWAVE), le modèle exploite l'IA générative pour identifier les modèles à partir de données d'expression génique limitées chez l'homme. En conséquence, il peut imiter les états malades et sains afin que les changements dans l'expression des gènes puissent être appariés à des changements de phénotype. Au lieu d'examiner les effets des gènes individuels isolément, le modèle identifie des groupes de gènes qui provoquent collectivement un trait complexe. « Nous ne regardons pas la séquence de gènes mais l'expression des gènes », a déclaré Wytock. « Nous avons formé notre modèle sur les données des essais cliniques, nous savons donc quels profils d'expression sont sains ou malades. P our un plus petit nombre de gènes, nous avons également des données expérimentales qui indiquent comment le réseau réagit lorsque le gène est activé ou désactivé, que nous pouvons faire correspondre les données d'expression pour trouver les gènes impliqués dans la maladie ». Pour démontrer l'efficacité de Twave, l'équipe l'a testée sur plusieurs maladies complexes. La méthode a identifié avec succès les gènes – dont certains ont été manqués par les méthodes existantes – qui ont causé ces maladies. Twave a également révélé que différents ensembles de gènes peuvent provoquer la même maladie complexe chez différentes personnes. NorthWestern : https://news.northwestern.edu/stories/2025/06/ai-identifies-key-gene-sets-that-c... | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Renault se lance dans la production de robots humanoïdes avec le Français Wandercraft, connu pour ses exosquelettes destinés à redonner une marche autonome à des paraplégiques. Les deux entreprises françaises viennent de nouer un partenariat destiné à créer une nouvelle famille de robots industriels, baptisés Calvin, qui seront déployés dans les usines du Losange. En contrepartie, Renault produira à grande échelle et à "bas coût" les nouvelles machines de Wandercraft nourries d’IA qui seront utilisées sur les chaînes automobiles. Leur mission ? Réaliser les tâches les plus pénibles, les plus répétitives, susceptibles de provoquer des troubles musculo-squelettiques. Wandercraft pourra aussi faire fabriquer les autres robots de sa gamme, comme Eve, un exosquelette destiné à aider les personnes atteintes de quadriparésie (affaiblissement musculaire des quatre membres) dans leur vie quotidienne. Renault n’est pas le premier constructeur automobile à s’allier à un fabricant de robots humanoïdes ou à en développer en interne. Tesla est le plus connu d’entre eux avec Optimus, pour lequel Elon Musk a de grandes ambitions dans ses propres usines mais aussi pour servir d’assistants à la maison. En Corée, Hyundai mise sur Atlas conçu par Boston Dynamics, racheté il y a quatre ans. Mercedes a noué un partenariat avec Apptronik pour donner naissance à Apollo. Le Chinois Dong Feng compte sur Walker S conçu par Ubtech Robotics. Le rôle de Renault ne se limitera pas à produire en série les robots de Wandercraft. L’ingénierie du Losange va aussi travailler sur le design visuel de cette famille de robots industriels, dont le premier prototype devrait être présenté prochainement. « L’investissement de Renault Group marque un moment décisif pour Wandercraft. Ce partenariat renforcera notre capacité à construire et à mettre à l’échelle des robots à fort impact et à faible coût qui améliorent la vie quotidienne des personnes (...) à l’usine, dans les cliniques et à domicile. Nous sommes fiers d’associer notre technologie à l’excellence industrielle de Renault Group pour mettre sur le marché la prochaine génération de robots mobiles », a déclaré Matthieu Masselin, directeur général et cofondateur de Wandercraft dans un communiqué. Le spécialiste français de l’IA, Mistral AI, devrait participer au projet de Renault et de Wandercraft. Renault est la première grande entreprise à entrer au capital de la start-up qui ne comptait jusque-là que des fonds de capital-investissement. Le tour de table n’est d’ailleurs pas finalisé. Wandercraft pourrait faire une nouvelle levée de fonds ces prochains jours. Renault a été «sensible à la dimension de souveraineté de ce partenariat », souligne Jean-Louis Constanza, l’un des trois fondateurs de Wandercraft. Selon lui, le monde se divise en deux : d’un côté les pays capables de fabriquer des robots humanoïdes, de l’autre ceux qui n’en fabriquent pas. Pour l’entrepreneur, ces machines vont se multiplier ces prochaines années tant dans les usines que pour assister les personnes dépendantes. Il estime le marché des exosquelettes en Europe et aux États-Unis à deux millions d’unités à moyen ter me Le Figaro du 08.06.2025 : https://www.lefigaro.fr/flash-eco/renault-se-lance-dans-les-robots-humanoides-av... | | ^ Haut | |
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| | | Des chercheurs de l'Empa, en Suisse, travaillent sur un matériau vivant biodégradable qui pourrait remplacer le plastique. La base du nouveau matériau est le mycélium d'un champignon comestible très répandu qui pousse sur le bois mort, le Schizophylle commun. Le mycélium est un peu l'équivalent d'une racine chez les champignons. On se sert déjà de ses fibres, les hyphes, pour créer des tissus, des emballages et même des bâtiments biodégradables. Mais là aussi au prix de traitements chimiques. Au lieu de ça, l'idée est de se servir de ce que produit naturellement le champignon : une matrice extracellulaire. En résumé un ensemble de substances avec différentes propriétés. Les chercheurs ont stimulé la croissance de deux de ces substances. L'une est une nanofibre très fine, mais très longue, l'autre une protéine qui ressemble à du savon. Maintenant que l'on sait tout ça, on se demande à quoi ça sert. Les possibilités sont étonnement nombreuses et plusieurs ont déjà été testées avec succès lors d'expériences. À quoi pourrait être utilisé ce nouveau matériau vivant à base de champignons ? Ses applications ont multiples. D'abord, le matériau peut servir d'émulsion, un mélange de deux ou plusieurs liquides qui, normalement, ne se mélangent pas. Le lait ou la sauce soja en sont des exemples. Car oui : la création des scientifiques de l'Empa est comestible. On trouve aussi des émulsions dans des peintures, des vernis ou des produits cosmétiques. Nous pourri ons donc y intégrer quelque chose de non toxique pour l'humain et de biodégradable au lieu des substances habituelles. Ensuite, il est possible de fabriquer une fine feuille à partir du mycélium. Elle est résistante aux déchirures et s’apparente au plastique, sans ses effets nocifs. Et ce n'est pas fini. Comme les propriétés finales du mycélium peuvent être contrôlées pendant sa croissance, cela ouvre beaucoup de portes : « Au lieu des sacs en plastique compostables pour les déchets de cuisine, on pourrait en faire des sacs qui compostent eux-mêmes les déchets organiques », explique Ashutosh Sinha, l'un des chercheurs. Empa : https://www.empa.ch/web/s604/living-mycelial-materials | | | |
| D'ici à 2030, le gouvernement britannique ambitionne de produire 50 gigawatts d'électricité uniquement grâce à l'éolien en mer, ce qui fournirait de l'électricité pour les deux tiers des habitants de l'île, chaque année, soit près de 40 millions sur 66 millions d'habitants. En 2030, Londres espère alimenter plus de 4 millions de personnes grâce à la technologie émergente des éoliennes flottantes. Tout a commencé en 2022, au nord-est de l'Écosse, au large d'Aberdeen, avec la ferme Kincardine. Barry MacLeod est le directeur général de Flotation Energy, l'entreprise qui se trouve derrière ces éoliennes flottantes. « C'est la plus grande ferme éolienne flottante connectée au réseau électrique du monde », assure-t-il. « Kincardine, ce sont cinq turbines de 9,5 Mégawatt chacune, et il y a deux câbles qui transportent l'électricité. Donc ça flotte, mais ça reste en place ». Depuis trois ans, cinq turbines flottantes alimentent déjà 55 000 foyers en électricité. Cette nouvelle technologie présente différents avantages par rapport aux éoliennes fixes, qui sont sur terre ou en mer. D'abord, une éolienne flottante peut être aussi haute que la tour Eiffel, 300 mètr es. Mais surtout, elle est fixée sur des bouées et ancrée au sol marin avec des chaînes. On peut donc l'installer à plusieurs dizaines de kilomètres du littoral, sur des mers avec 200 à 300 mètres de profondeur. Tout cela permet aux éoliennes flottantes de bénéficier des vents du large, plus intenses et plus réguliers que près de la côte. Il est impossible de poser une éolienne fixe à ces profondeurs, comme l'explique Mike Tholen, le directeur du développement durable au sein de l'organisation de l'énergie en mer du Royaume Uni : « Ils appellent ça 'monopile', c'est comme une gigantesque cheminée sur laquelle vous posez la turbine éolienne. Mais il arrive une limite structurelle qui empêche de construire une cheminée de 80 ou 90 mètres. Alors soit vous construisez une énorme structure, qui la fait tenir sur le sol marin, ou vous trouvez un moyen plus abordable de faire flotter l'ensemble. C'est moins cher de passer aux éoliennes flottantes ». Ces éoliennes pilotes servent également à expérimenter et à développer la technologie tout en étudiant son impact, en particulier vis-à-vis des oiseaux marins. « Depuis que c'est en service, nous collectons les données sur Kincardine », indique Barry MacLeod. « Nous procédons à des enregistrements avec des caméras et des détecteurs de mouvement ». Ce pilote annonce des projets flottant de plus grande envergure en Grande-Bretagne. Ainsi 35 éoliennes flottantes doivent entrer en service en 2029 à 80 km de la côte écossaise. En France, le premier pilote d'éolien flottant, d'abord prévu pour 2024, devrait finalement être mis en service dans les prochaines semaines à 25 km au large de Fos-sur-Mer. Et la première ferme éolienne flottante, en Bretagne, est prévue pour 2031. France Info : https://www.franceinfo.fr/replay-radio/echos-du-monde/energie-l-ecosse-developpe... | | | |
| Les préoccupations croissantes en matière d’émission de gaz à effet de serre ont stimulé les recherches dans le domaine des technologies de capture de carbone. En particulier, des travaux se concentrent sur la manière de valoriser les flux de CO2 industriels afin de le convertir en produits à valeur ajoutée. L’industrie du ciment figure parmi les émetteurs les plus importants de carbone, contribuant à elle seule à 7 % des émissions mondiales. Le ciment Portland, le plus utilisé, est généralement fabriqué à partir d’un mélange de calcaire et de minéraux, tels que les silicates de calcium. La transformation de ces produits implique cependant des procédés très énergivores. En conséquence, la réduction de l’empreinte carbone de l’industrie du ciment (et d’autres secteurs in dustriels lourds) figure parmi les priorités mondiales en matière de décarbonation. Afin de réduire l’empreinte carbone de l’industrie, des stratégies de capture et de conversion du CO2 en oxalates métalliques sont explorées depuis quelques années. Il s’agit d’un matériau solide pouvant servir de précurseur alternatif pour la production de ciment. La conversion nécessite cependant d’importantes quantités de plomb en tant que catalyseur, ce qui est problématique d’un point de vue sanitaire et environnemental. Une équipe co-dirigée par l’Université du Michigan a développé une technique de conversion qui nécessiterait beaucoup moins de plomb. « Cette recherche montre comment récupérer le dioxyde de carbone, souvent considéré comme un déchet sans grande valeur, et le transformer en un produit valorisable », explique Charles McCrory, professeur agrégé de chimie et de sciences et ingénierie macromoléculaires à l’Université du Michigan et co-auteur principal de l’étude. « Nous ne nous contentons pas de récupérer le dioxyde de carbone et de l’enfouir, nous le récupérons à différentes sources et le réutilisons pour en faire quelque chose d’utile », affirme-t-il. McCrory et ses collègues ont utilisé une technique permettant de réduire l’utilisation de plomb à quelques parties par milliard, un niveau équivalent aux impuretés présentes dans les matériaux poreux en graphite ou en carbone disponibles dans le commerce. Pour ce faire, ils ont utilisé des polymères pour contrôler l’environnement immédiat entourant les catalyseurs de sorte à contrôler leur activité. D’après l’équipe, les catalyseurs sont généralement découverts par hasard et les formulations industrielles les plus efficaces sont généralement très complexes. Dans le cadre de leur recherche, les experts utilisent comme catalyseur du plomb sous forme de traces, mais estiment qu’il pourrait en exister de nombreux autres. Les expériences ont montré que le contrôle du microenvironnement permettait effectivement de réduire considérablement la quantité de plomb nécessaire pour la conversion du CO2 en oxalates. « Les oxalates métalliques représentent une frontière sous-explorée : ils servent de matériaux cimentaires alternatifs, de précurseurs de synthèse et même de solutions de stockage du dioxyde de carbone », affirme McCrory. Un ensemble d’électrodes a ét&ea cute; utilisé lors du procédé de conversion. Au niveau de l’une d’elles, le CO2 est converti en ions oxalates dissous dans une solution. L’autre électrode est une électrode métallique qui libère, sous l’effet de l’oxydation, des ions métalliques qui se lient à leur tour aux ions oxalates. Ce processus induit une précipitation sous forme d’oxalate métallique solide. « C’est ce produit que nous récupérons et qui peut être incorporé dans le processus de fabrication du ciment », indique l’expert. Ce dernier affirme qu’une fois le CO2 converti, il ne serait plus rejeté dans l’atmosphère. University of Michigan : https://news.umich.edu/carbon-capture-method-mines-cement-ingredients-from-the-a... | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Une équipe de recherche internationale a étudié combien d’années de vie une personne perd en raison des 5 principaux facteurs de risque et combien elle peut en gagner en modifiant son mode de vie. Selon les auteurs, un patient âgé de 55 à 60 ans pourrait voir sa vie prolongée de 1,7 an s'il parvient, par exemple, à faire baisser sa pression artérielle élevée. En arrêtant de fumer à cet âge, il pourrait même gagner plus de 2 années de vie supplémentaires. Le Science Media Center a demandé à des experts d'évaluer l’étude qui a été présentée au congrès de l’American College of Cardiology. Selon la Docteure Katrin Gebauer, cardiologue à l'hôpital universitaire de Münster, l’étude permet d’avoir un « aperçu des effets possibles des facteurs de risque cardiovasculaire déjà établis. Des études antérieures avaient déjà montré que le nombre de facteurs de risque était lié à la fréquence d’événements cardiovasculaires ultérieurs, tels que l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral. En d'autres termes, plus les facteurs de risque sont nombreux, plus la probabilité d’un événement cardiovasculaire est élevée ». Selon la cardiologue, les principaux facteurs responsables de « années de vie perdues » semblent être, sur la base de l’étude récente, l’hypertension artérielle et l e tabagisme. Le faible effet du cholestérol non-HDL est quelque peu surprenant. Il existe ici d’autres études prospectives « qui accordent une plus grande importance à ce paramètre ». En particulier, des valeurs supérieures à 135 milligrammes par décilitre de cholestérol non-HDL au début de l’âge adulte seraient associées à un risque jusqu’à 4 fois plus élevé de maladies athéromateuses. Le nombre important de cas inclus, plus de 2 millions de participants, ainsi que la longue période de suivi, constituent des forces spécifiques de cette étude, explique la Docteure Gebauer. Comme elle l’explique également, tous les facteurs de risque mentionnés (surpoids, tabagisme, diabète, hypertension et cholestérol) doivent « être abordés en priorité par des modifications du mode de vie. Cela inclut une alimentation équilibrée et saine pour le cœur, une activité physique régulière, ainsi que l'arrêt du tabac ». Cependant, les conditions générales pour la mise en œuvre de ces mesures ne sont malheureusement pas les mêmes pour tous les groupes de population, ajoute-t-elle. Des programmes d’éducation dès la maternelle ou le jardin d’enfants, ainsi que dans les écoles primaires et secondaire s, sont des éléments essentiels. Par ailleurs, le dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire à certains moments de la vie, comme le propose la loi sur la santé cardiaque, devrait également faire partie d’une stratégie de détection et de contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire. « Enfin, et cela vaut également pour les efforts mondiaux, il est nécessaire de réglementer les additifs pathogènes, tels que le sucre, le sel et les graisses saturées, dans les aliments industriels. Certains pays, comme la Grande-Bretagne, ont introduit une taxe sur le sucre. Cette mesure a permis de réduire considérablement la teneur en sucre des aliments industriels, notamment des boissons non alcoolisées, ce qui permettrait de s’attaquer à la pandémie des facteurs de risque cardiovasculaire, même si les personnes ont également une part de responsabilité ». Malheureusement, la prévention des maladies cardiovasculaires n’a actuellement qu’une importance secondaire, puisqu’environ 1 % du budget de la médecine cardiovasculaire seulement est consacré à la prévention, critique le Professeur Oliver Weingartener de l’hôpital universitaire de Frina. « En Allemagne, nous ne dépensons l’argent pour la médecine cardiovasculaire qu’une fois que le mal est fait », a déclaré le cardiologue. « Il serait plus efficace, du point de vue de la politique de santé, de prévenir totalement la maladie plutôt que de la traiter une fois qu’elle est devenue manifeste et qu’elle a déjà coûté la vie à de nombreuses personnes ». NEJM : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2415879 | | | |
| Des chercheurs Sud-Coréens, dirigés par Kenichiro Itami du RIKEN Pioneering Research Institute (PRI) / RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS), ont réussi à utiliser des insectes comme mini-usines à fabriquer des molécules, marquant ainsi une percée dans le domaine de l'ingénierie chimique. Appelée "synthèse chez l'insecte", cette technique offre un nouveau moyen de créer et de modifier des molécules complexes, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives pour la découverte, le développement et l'application de molécules non naturelles, telles que les nanocarbones. Les nanocarbones moléculaires sont de minuscules structures composées uniquement d'atomes de carbone. Malgré leur taille minuscule, ils peuvent être mécaniquement solides, conduire l'électricité et même émettre une lumière fluorescente. Ces propriétés les rendent idéaux pour des applications telles que les composants aérospatiaux, les batteries légères et l'électronique de pointe. Toutefois, la précision requise pour fabriquer ces minuscules structures reste un obstacle majeur à leur utilisation à grande échelle. Les techniques de laboratoire conventionnelles ne parviennent pas à effectuer les manipulations fines nécessaires pour assembler ces molécules complexes atome par atome, et leurs formes définies font qu'il est particulièrement difficile de les modifier sans en perturber l'intégrité . « Notre équipe a mené des recherches sur les nanocarbones moléculaires, mais nous avons également développé des molécules qui agissent sur les mammifères et les plantes », explique Itami. « Grâce à ces expériences, nous nous sommes soudain demandé ce qui se passerait si nous donnions des nanocarbones aux insectes ». Aussi étrange que l'idée puisse paraître, elle est ancrée dans la biologie. Les insectes, en particulier les insectes phytophages comme les sauterelles et les chenilles, ont développé des systèmes sophistiqués dans l'intestin pour décomposer les substances étrangères telles que les toxines végétales et les pesticides. Ces processus métaboliques reposent sur des enzymes capables de réaliser des transformations chimiques complexes. Les chercheurs du RIKEN ont émis l'hypothèse que les insectes pourraient servir d'usines chimiques vivantes, effectuant les types de modifications chimiques des nanocarbones qui sont difficiles à reproduire en laboratoire. Pour tester leur concept, l'équipe a nourri des chenilles du ver gris du tabac – des ravageurs agricoles courants dont les voies métaboliques sont bien cartographiées – avec un r&e acute;gime contenant un nanocarbone moléculaire en forme de ceinture connu sous le nom de [6]MCPP. Deux jours plus tard, l'analyse du caca de la chenille a révélé une nouvelle molécule, le [6]MCPP-oxylène, c'est-à-dire du [6]MCPP auquel a été incorporé un atome d'oxygène. Ce changement subtil a rendu la molécule fluorescente. À l'aide de techniques telles que la spectrométrie de masse, la RMN et la cristallographie aux rayons X, les chercheurs ont déterminé la structure du [6]MCPP-oxylène. Des expériences de biologie moléculaire ont permis d'identifier deux enzymes, CYP X2 et X3, comme responsables de la transformation. D'autres analyses génétiques ont confirmé que ces enzymes sont essentielles pour que la réaction se produise. Des simulations informatiques ont montré que ces enzymes pouvaient simultanément lier deux molécules de [6]MCPP-oxylène et insérer directement un atome d'oxygène dans une liaison carbone-carbone – un phénomène rare et jamais observé auparavant. « Il est extrêmement difficile de reproduire en laboratoire les réactions chimiques qui se produisent à l'intérieur des insectes », explique Itam i. « Les tentatives de cette réaction d'oxydation en laboratoire ont échoué ou n'ont donné que de très faibles résultats ». Fidèle à la philosophie de la PRI, ce travail ouvre une nouvelle voie dans la science des matériaux : la fabrication de molécules fonctionnelles à l'aide d'insectes. Le passage des tubes à essai traditionnels aux systèmes biologiques – enzymes, microbes ou insectes – permettra la construction de nanomolécules complexes. Au-delà des nanocarbones moléculaires lumineux, avec des outils tels que l'édition du génome et l'évolution dirigée, la synthèse par les insectes pourrait être appliquée à un large éventail de molécules et de fonctions, forgeant ainsi des liens entre la chimie organique et la biologie synthétique. Chemeurope : https://www.chemeurope.com/fr/news/1186438/des-insectes-pour-fabriquer-des-mini-... | | | |
| Des chercheurs de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) HealthAge de Toulouse viennent de publier dans la revue Nature Aging des courbes de référence du vieillissement. Leur ambition ? Proposer un outil simple, lisible et accessible pour évaluer la santé globale des plus de 60 ans – un peu comme les courbes de poids et de taille utilisées chez les enfants. Pour concevoir ces courbes, l’équipe toulousaine s’est appuyée sur le concept de "capacité intrinsèque" développé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son programme de prévention de la dépendance, Icope. Cette capacité correspond à l’ensemble des fonctions essentielles au bon fonctionnement de la personne âgée : mobilité, cognition, audition, vision, nutrition et bien-être psychologique. En théorie, ces fonctions peuvent être évaluées via une série de tests et de questionnaires. En pratique, cela demandait jusqu’ici du temps et des compétences spécialisées. « Nous n’avions pas de méthode simple et réalisable en 10 minutes, utilisable par un médecin généraliste pendant une consultation classique », souligne le Professeur Philippe de Souto Barreto, coauteur de l’étude. C’est précisément cette lacune que les chercheurs ont voulu combler. À partir des données issues de l’outil de dépistage de Icope (développé pour évaluer la capacité intrinsèque en une dizaine de minutes), ils ont analysé un vaste échantillon de personnes âgées de 60 ans et plus. Des tests simples, comme se souvenir de trois mots, se lever cinq fois d’une chaise c hronomètre en main, ou encore signaler une perte de poids involontaire, ont permis de générer des scores globaux de capacité. Ces résultats ont ensuite été utilisés pour établir des courbes de référence, selon l’âge et le sexe, avec des percentiles permettant de situer chaque individu par rapport à la population générale. Les chercheurs ont démontré que les personnes situées dans les percentiles les plus bas sont plus exposées au risque de déclin fonctionnel. En effet, ces personnes, comparativement à celles ayant le score de capacité le plus élevé, avaient plus souvent des maladies chroniques, une fragilité physique et des limitations dans des tâches quotidiennes comme se laver, s’habiller, préparer à manger ou faire des tâches ménagères. Ces courbes seront prochainement intégrées à l’application Icope Monitor ainsi qu’au site internet Icope, afin d’être librement accessibles, tant aux professionnels de santé qu’au grand public. Leur intérêt est aussi dynamique : elles permettent de suivre l’évolution d’une personne dans le temps. « Ce qui est vraiment intéressant, c’est de po uvoir observer l’évolution du percentile d’un patient : est-ce qu’il progresse, se stabilise ou décline ? Et surtout, est-ce qu’une prise en charge adaptée peut l’aider à s’améliorer ? », poursuit Philippe de Souto Barreto. Car contrairement à une idée reçue, la perte de capacité n’est pas toujours irréversible. Des stratégies ciblées comme l’activité physique adaptée, la correction de déficits sensoriels, un soutien nutritionnel ou psychologique, peuvent restaurer certaines fonctions et ralentir le chemin vers la perte d’autonomie. CHU Toulouse : https://www.chu-toulouse.fr/un-outil-pour-mesurer-le-vieillissement-et-preserver... | | | |
| Un groupe de chercheurs espagnols vient de démontrer que certains fragments de ces protéines peuvent éliminer les bactéries les plus résistantes de la planète, y compris celles qui terrorisent les hôpitaux. Le plus incroyable ? Ces peptides fonctionnent déjà parfaitement, sans aucune modification. C'est comme découvrir que la clé de votre maison ouvre aussi le coffre-fort d'une banque. Marc Torrent, chercheur au Département de biochimie et de biologie moléculaire de l'Université autonome de Barcelone, a eu une intuition qui semblait folle. « Certaines protéines de notre corps qui se lient à l'héparine, une molécule régulant des processus tels que la coagulation sanguine et l'inflammation, peuvent également reconnaître des structures similaires présentes à la surface de bactéries dangereuses », explique le coordinateur de l'étude. L'héparine est une molécule bien connue : anticoagulante, anti-inflammatoire, essentielle à de nombreux processus vitaux. Mais personne ne s'était jamais demandé ce qui se passe lorsque les protéines qui s'y lient rencontrent des structures bactériennes similaires. La réponse fut surprenante : ils deviennent des tueurs impitoyables. L'équipe a utilisé des outils informatiques pour explorer plus d'une centaine de protéines de liaison aux glycosaminoglycanes (HBP), identifiant et synthétisant des fragments à potentiel antimicrobien. Parmi les candidats sélectionnés, Cinq peptides synthétisés en laboratoire ont montré une activité puissante contre les bactéries à Gram négatif comment Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa e Acinetobacter baumannii, tous responsables d’infections nosocomiales graves. Parmi tous les peptides testés, un en particulier a retenu l’attention : HBP-5. Non seulement il peut tuer efficacement les bactéries en laboratoire, même à très faibles concentrations, mais il agit également comme un antiseptique chez les souris infectées. Le traitement a permis de réduire significativement la charge bactérienne dans plusieurs organes des animaux. Ces peptides pourraient contourner le problème de la résistance bactérienne. Contrairement aux antibiotiques traditionnels qui visent à tuer les bactéries (favorisant ainsi la sélection de souches résistantes), nombre de ces peptides antimicrobiens naturels agissent par des mécanismes différents. Les prochaines étapes consistent à optimiser les conditions de culture pour la production de ces composés et à en isoler des quantités suffisantes pour éluc ider leurs structures. Il reste encore beaucoup à faire avant que ces peptides ne deviennent des médicaments viables, mais la voie est claire : la guerre contre les superbactéries pourrait être gagnée de l'intérieur. BioTech : https://biotech-spain.com/en/articles/new-source-of-natural-antibiotics-hidden-w... | | | |
| Le congrès annuel de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO) s’est récemment tenu à Chicago. Les innovations y avaient une large place, notamment celles apportées par l'intelligence artificielle. Chaque année, 200 000 patients bénéficient en France d'un traitement de radiothérapie. La plupart du temps, l'IA permet aux médecins de gagner énormément de temps et de traiter de plus en plus de patients. À l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, Florence reçoit sa première séance de radiothérapie. Elle est allongée et un robot qui lui tourne autour délivre des rayons. Une vingtaine de minutes plus tard, elle partage ses impressions. « Ça s'est très bien passé. Vous me dites que les calculs sont faits par l'intelligence artificielle. Je trouve que toutes les ava ncées en matière de recherche sont absolument magnifiques. Je vais en bénéficier dans le cadre de mon cancer du poumon. Donc, je suis plutôt favorable à toutes ces innovations », explique la patiente. En effet, la machine de radiothérapie a été paramétrée pour Florence, en partie grâce à des calculs faits par l'intelligence artificielle. Pour préparer les séances de radiothérapie de tous les patients, il faut préciser à la machine où se trouve, dans le corps, la tumeur à irradier et à quelle dose. Et au contraire, lui montrer aussi les organes autour qu'il ne faut surtout pas toucher. « Cette préparation était en grande partie manuelle jusqu'à il y a encore à peu près deux ans », explique le professeur Jean-Emmanuel Bibault, spécialiste de l'IA appliquée à l'oncologie. « On avait besoin de dessiner sur les scanners des patients quasiment coupe par coupe, sur parfois 500 coupes, tous les organes du patient ainsi que le volume cible, c'est-à-dire le cancer qu'on voulait irradier. Ce genre de contourage pouvait prendre trois à quatre heures en fonction de la complexité des dossiers. Maintenant, toutes les images sont directement envoyées sur un serveur qui est dans l'hôpital, et qui nous renvoie les images en deux à trois minutes, déjà entièrement contourées ». Sur l'ordinateur de Jean-Emmanuel Bibault, l'IA a délimité et dessiné sur le scanner les contours des organes d'un patient. « Le poumon droit est ici, en bleu, le poumon gauche est ici en jaune, le cœur est en rose, etc. Tout va être déjà contouré et donc on sait qu'il va falloir protéger cette zone-là, pour ne pas l'irradier », montre le spécialiste. Ensuite, tout est vérifié par un médecin, voire corrigé. Autant de temps gagné pour humaniser davantage la médecine. « Les spécialistes avaient une large part de leur exercice consacrée à la technique pure – ici, typiquement passer du temps devant un ordinateur pour contourer. Ces disciplines vont changer dans les années qui viennent », estime Jean-Emmanuel Bibault. « Les spécialités vont devenir plus centrées sur la consultation, sur l'humain, sur l'empathie et ce genre de notions qui ne sont pas techniques ». Ce logiciel d'intelligence artificielle est utilisé aujourd'hui dans la plupart des centres anti-cancer. « Il nous a changé la vie », commente le professeur Bibault. Prochain objectif à l'avenir : l'IA devrait même calculer les doses de radiothérapie à administrer aux patients pour encore gagner du temps. France Info le 02.06.2025 : https://www.franceinfo.fr/sante/cancer/reportage-ca-nous-a-change-la-vie-comment... | | | |
| Une étude à laquelle ont participé des chercheurs du CEA-Jacob a démontré, grâce à des expériences menées sur la souris, qu'un gène appelé DCLK3 joue un rôle dans la modulation de l'anxiété et la mémoire. Ce travail publié dans la revue Brain ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension de certaines pathologies psychiatriques auxquelles étaient associées jusqu'alors de nombreuses mutations de gènes, dont DLCK3, sans qu'un rôle précis puisse pour autant leur être attribué. Les causes des maladies mentales comme la dépression, l'anxiété, les TOC ou la schizophrénie restent encore mal connues. Ces pathologies seraient liées à un terrain génétique qui renforcerait la sensibilité d'un individu à différents facteurs environnementaux et à son histoire personnelle. Des modifications subtiles de certains gènes ont été identifiées chez les patients. Ces gènes ne sont pas directement responsables des troubles, mais agiraient plutôt comme des « facteurs de risque ». Des chercheurs de MIRCen (CEA-Jacob) se sont intéressés au gène codant pour la protéine DCLK3 (Doublecortin-like kinase 3) qui avait été précédemment étudiée dans le cadre de la maladie de Huntington. Pour mieux comprendre la fonction neurobiologique, ils ont créé un modèle de souris chez qui l'expression de ce gène peut être inactivée à différents moments du développement et dans différentes régions du cerveau. Quand DCLK3 est désactivé dès la naissance chez les souris mâles, celles-ci deviennent plus anxieuses dans des situations nouvelles et légèrement stressantes (comme de devoir nager quelques dizaines de centimètres ou se déplacer en hauteur). Cependant, cette anxiété disparaît après plusieurs expositions répétées à ces sit uations. Par l'analyse du cerveau de souris mâles par une méthode non-invasive, la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (MRS) à très haut champs, les chercheurs ont pu observer que ces comportements sont liés à des changements de métabolisme cérébral similaires à ceux observés chez les patients souffrant d'anxiété chronique. De manière intéressante, l'inactivation soudaine de DCLK3 chez les souris à l'âge adulte, spécifiquement dans l'hippocampe, induit des troubles de la mémoire. Elles apprennent normalement à se repérer dans leur environnement, mais oublient rapidement après quelques jours sans entraînement. Cette observation est associée à des changements majeurs dans l'expression des gènes de l'hippocampe, notamment une diminution de l'expression de gènes liés à la plasticité synaptique. L'étude démontre donc l'implication déterminante du gène DCLK3 dans l'adaptation du cerveau à de nouvelles situations stressantes, ainsi que dans les processus liés à la mémoire. Elle renforce aussi l'hypothèse d'un rôle clé de ce gène dans certaines pathologies neurodégénératives et certains trou bles psychiatriques. CEA publié le 28.05.2025 : https://www.cea.fr/drf/Pages/Actualites/En-direct-des-labos/2025/decouverte-gene... | | | |
| Longtemps ignoré, le glycocalyx, « une 'forêt' complexe » de molécules de glucides tapissant les vaisseaux sanguins du cerveau, pourrait détenir la clé de la prévention des maladies neurodégénératives. C’est en tout cas le pari de la docteure Sophia Shi, chercheuse à Harvard. Celle-ci a montré que la restauration du glycocalyx chez des souris âgées permet d’améliorer la barrière hémato-encéphalique (qui protège le cerveau des agents pathogènes et des toxines circulant dans le sang) et donc les fonctions cognitives. « Le glycocalyx agit comme un bouclier protecteur pour les vaisseaux sanguins du cerveau », explique la Docteure Sophia Shi. Avec l’âge, ce revêtement complexe se dégrade, entraînant une neuro-inflammation et une fragilisation de la barrière hémato-encéphalique, ce qui ouvre la voie à un déclin cognitif et des pathologies comme la maladie d’Alzheimer. Or, en restaurant certaines molécules de sucre chez des souris âgées, Sophia Shi a non seulement consolidé cette barrière, mais aussi réduit les signes de neurodégénérescence. C’est « la première fois que des scientifiques réussissent à inverser le dysfonctionnement de la barrière hémato-encéphalique lié à l'âge par la restauration du glycocalyx » selon un communiqué. Cette strat&eacut e;gie marque une rupture avec les approches classiques des neurosciences. « Voir la barrière hémato-encéphalique comme une interface dynamique recouverte de sucre représente un changement de paradigme ». Plutôt que de cibler les symptômes, cette approche s’attaque à l’origine du problème : « la détérioration progressive de l’interface vasculaire du cerveau ». Genomic Press: https://genomicpress.kglmeridian.com/view/journals/brainmed/aop/article-10.61373... | | | |
| Les deux molécules au cœur de cette découverte sont la rapamycine et le trametinib. Si ces noms vous sont familiers, c’est normal : ils sont déjà utilisés en clinique humaine pour traiter certains cancers. La rapamycine est même à l’étude depuis plusieurs années pour ses effets sur la longévité, chez les levures, les vers, les mouches… et désormais les mammifères. L’étude, dirigée par des chercheurs de l’University College London et de l’Institut Max Planck de biologie du vieillissement, est la première à tester la combinaison de ces deux médicaments sur des souris vieillissantes. Les résultats sont sans appel : 15 à 20 % d’augmentation de l’espérance de vie avec la rapamycine seule, 5 à 10 % avec le trametinib, et jusqu’à 29 % lorsqu’ils sont combinés. Ce cocktail agit sur deux voies de signalisation cellulaires distinctes mais essentielles dans le vieillissement et la survenue de maladies chroniques : La rapamycine inhibe la protéine mTOR, impliquée dans la croissance cellulaire, la division, et la mort programmée des cellules. Cette voie joue aussi un rôle majeur dans les maladies métaboliques, les cancers et le déclin cognitif. Le trametinib cible la voie RAS/Mek/Erk, connue pour sa participation à la prolifération des cellules cancéreuses, mais aussi pour son lien avec le renouvellement cellulaire et les réponses inflammatoires. Pris ensemble, ces médicaments n’agissent pas simplement de façon additi ve : ils déclenchent des effets uniques sur l’expression génétique, différents de ceux qu’ils provoquent seuls, d’après l’analyse des tissus menée par l’équipe de recherche. Attention toutefois : les souris ne sont pas des humains, et il est encore trop tôt pour imaginer un usage généralisé de ces médicaments comme « élixirs de jeunesse ». Cela dit, leur profil est particulièrement intéressant, car ils sont déjà approuvés par la FDA (l’agence américaine du médicament) pour d’autres indications. Cela signifie qu’ils pourraient être testés rapidement dans des essais cliniques sur l’humain. Nature Aging : https://www.nature.com/articles/s43587-025-00876-4 | | ^ Haut | |
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