Ces vitrines opaques aux portes closes ont fait leur apparition dans les grandes villes, et n’ont fait que se développer avec la pandémie. Il s’agit de dark stores ou de dark kitchen, aménagés non pas pour recevoir du public, mais pour alimenter les commandes en ligne. Ces magasins, qui n’en sont pas réellement, ont rapidement posé des problèmes à l’administration par le vide dans lequel leur statut s’inscrit, et par leur utilisation de locaux à visée commerciale. La justice a tranché en faveur des maires, ne souhaitant pas voir leurs centres-villes peu à peu vidés de leurs commerces, lors d’une concertation le 6 septembre 2022. Les plans locaux d’urbanisme (PLU) préciseront dans quelles zones les " magasins fantômes ", sous le statut d’entrepôt, pourront s’installer, et celles où ils devront fermer. Cependant, deux enseignes de livraison rapide – Frichti et Gorillas – ont fait suspendre par référé les neuf procès-verbaux d’infraction au code de l’urbanisme au motif que ces enseignes présentent un intérêt collectif en ce qu’elles permettent une diminution du trafic urbain de par leur localisation en centre-ville. La mairie de Paris devrait néanmoins se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État. |