Bulletin d'information aux ami(e)s de Finance Watch
Des règles anti-crises financières qui protègent le contribuable
Les citoyens ne savent que trop bien ce qui se passe quand les banques sont « trop grandes pour faire faillite » : ce sont les contribuables qui paient la facture. Si les responsables politiques détricotent les règles bancaires, cela pourrait bien être au prix d’une nouvelle crise financière mondiale.
Réduire les exigences de fonds propres des banques pour augmenter leur rentabilité à court terme peut être profitable aux banquiers, mais se ferait au détriment de la stabilité financière. Malgré les bénéfices records des banques, les troubles récents révèlent les faiblesses persistantes du système financier. Les faillites du Crédit Suisse et de la Silicon Valley Bank en 2023 ont à nouveau contraint les autorités à engager des montants colossaux d’argent public pour soutenir les institutions en difficulté.
Une course effrénée vers l'assouplissement des règles bancaires
Bâle III, le cadre réglementaire international pour les banques, est né de la crise financière de 2008 et vise à s’assurer que les banques disposent des ressources nécessaires pour résister aux futurs chocs.
Ses normes garantissent que les banques conservent suffisamment de capital et de liquidité pour respecter leurs obligations et absorber les pertes. Jusqu’à présent, Bâle III n’a toujours pas été pleinement mis en œuvre et aujourd’hui, l’élan s’est arrêté, les principales juridictions diluant et retardant des mesures de protection financière essentielles. Encore plus inquiétant, le programme de déréglementation de Trump devrait affaiblir Bâle III encore davantage.
Le retour alarmant d’un risque bien connu
La titrisation, une technique financière qui a contribué de manière notoire à la crise financière mondiale de 2008, se trouve de nouveau au centre de l’attention des responsables politiques de l’UE.
Elle est désormais présentée comme un moyen de stimuler la compétitivité de l’UE et de libérer les bilans des banques. Mais attendez une seconde ! Les responsables politiques ne devraient pas instrumentaliser la titrisation pour s’éviter des débats difficiles. Non seulement la titrisation ne peut pas résoudre les problèmes de financement structurels de l’Europe, mais les propositions visant à modifier le règlement sur la titrisation amèneraient l’UE à s’écarter encore davantage des normes internationales établies par le Comité de Bâle. Finance Watch avertit [en anglais] que ce pari risqué ne peut que affaiblir les protections de l’après-crise sans apporter de réels bénéfices à l’économie.
Finance Watch’s latest position paper examines the risks and limits of using #securitisation to boost the Capital Markets Union. While it might reduce capital requirements for banks, it can’t truly support the real economy. 🤔 (1/4)
Ne laissez pas le lobby bancaire affaiblir Bâle III
La volonté politique de renforcer la réglementation bancaire et de garantir la stabilité financière s’estompe rapidement.
Les responsables européens doivent rester fermes face à la tentation croissante de sacrifier les règles bancaires sur l’autel de la compétitivité. La stabilité financière est le fondement d’une économie saine, et non un obstacle à la croissance. Il est prouvé que les banques mieux capitalisées financent davantage l’économie réelle. Nous avons besoin de banques solides, conformes au droit international. Il faut en finir avec les coups de rabot et les délais d’implémentation !
Les règles bancaires doivent évoluer, pas reculer
Il est clair que les règles bancaires mondiales doivent être réformées pour s’attaquer aux principales failles de notre système financier.
Des solutions existent et Finance Watch en a décrit certaines dans son dernier rapport sur l’évolution de la réglementation bancaire depuis 2008 et les nouveaux risques pour la stabilité financière. Nos recommandations pour l’avenir du cadre de Bâle incluent de simplifier les règles, harmoniser leur mise en œuvre au niveau mondial, moderniser la surveillance bancaire et intégrer le risque climatique.
Dans les turbulences géopolitiques qui nous rapprochent d’une nouvelle crise mondiale, il est plus important que jamais de préserver les protections financières chèrement acquises par la société.
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