Pour voir la version en ligne de cet e–mail, cliquez ici.
 
Paris, vendredi 21 septembre 2018

•   Simone Wapler : La guerre du chêne chinois
Après des décennies de baisse, la demande chinoise fait progresser le prix du chêne. Les scieurs se plaignent de ne plus trouver assez de matière.

•   Bill Bonner : Comment la politique a empoisonné la Terre
Depuis 1971, les salaires horaires ne progressent plus, le prix du temps baisse tandis que les prix augmentent. La politique a corrompu l'économie.

•   Jim Rickards : Un krach au ralenti
Les grandes crises couvent pendant plus d'un an, durant lequel le temps paraît comme suspendu. C'est ce temps que vous devez mettre à profit pour sortir au mieux.


Simone
LES NOTES DE SIMONE WAPLER

La guerre du chêne chinois

Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans qui s'était récemment un peu calmé repasse au-dessus de 3%. Selon Jamie Dimon, de JP Morgan, les ennuis sérieux ne commenceront qu'à 5%, il ne sert à rien de paniquer avant ce seuil (1).

Nous avons donc le temps et cela me permet de vous parler de choses que j'estime plus intéressantes : la guerre du chêne pour la Chine.

Du fond de mes bois, je suis cette année loin des hostilités ; j'ai coupé et vendu des douglas qui sont des résineux. Les chênes poussent gentiment et la sécheresse n'a pas fait de victimes notables. Mais la guerre du chêne pour la Chine fait parler bûcherons, débardeurs et experts forestiers.

Commençons par le traitement qu'en fait la presse généraliste.

"Les exportations de chêne de France vers la Chine ont augmenté de 35 %. Le prix de ce bois augmente. Une situation qui pèse sur les scieries françaises qui risquent de se retrouver à court de chêne."

scieries françaises

... Les 550 scieries de France, qui exploitent la troisième forêt de chênes du monde, emploient 26 000 personnes rien qu'en ce qui concerne le... chêne !

D'un côté les méchants, les Chinois assoiffés de chênes.

De l'autre, les gentils : les scieries qui emploient des gens, des emplois, donc...
sortez votre mouchoir en papier (la consommation de Kleenex est bonne pour le bois) et essuyez votre larme.

Profitez de la "Révolution Cannabis" !

Ces trois valeurs pourraient vous rapporter des gains spectaculaires grâce au nouveau boom du cannabis : découvrez-les sans attendre en cliquant ici.
 

Maintenant, laissez-moi vous raconter une histoire un peu différente.

La demande chinoise correspond à du bois de faible qualité que les scieries ne souhaitent pas transformer.

Le travail du propriétaire forestier s'étale sur des cycles longs. Pour produire du chêne de qualité supérieure, il faut en France une centaine d'années et de nombreuses coupes d'éclaircie. Celles-ci produisent du bois de moins bonne qualité qui a du mal à trouver acheteur.

Il y a trois acteurs dans la filière bois :
  • Les propriétaires forestiers,
  • Les courtiers ou négociants qui achètent le bois et le revendent en France et partout dans le monde,
  • Les scieurs qui le transforment.
Je mets de côté les experts qui assistent les propriétaires dans leur gestion et organisent les ventes aux enchères de bois sur pied.

Depuis plus de trois décennies, le prix du chêne à l'achat baissait en France. Au milieu des années 1970, le mètre cube de chêne se vendait l'équivalent de 400 €. Aujourd'hui, le prix moyen sur le marché est de 147 € (2). Mais depuis trois ans, la valeur du chêne sur pied a quasiment doublé.

Pendant des décennies, les scieurs français – qui ne se sont pas équipés pour la transformation de bois de qualité moyenne car ils ne sont pas compétitifs – ont mis la pression sur les propriétaires, qui étaient contraints de brader leur bois moyen. Les nécessaires coupes de mise en valeur du beau bois non seulement ne rapportaient presque plus rien mais parfois coûtaient.

Notons aussi que les scieurs ont par ailleurs été largement subventionnées par les contribuables ; ce sont des employeurs régionaux, au contraire des propriétaires forestiers et des négociants-courtiers dont les activités nécessitent moins de main-d'oeuvre.

Un jour, des négociants sont venus trouver les propriétaires en leur proposant des prix nettement supérieurs à ceux du marché français pour leur chêne.

Tope-là, marché gagnant-gagnant conclu...

Gros émoi des scieurs – dont certains s'étaient entre temps enfin résolus à s'équiper – qui estiment ne plus trouver suffisamment de matière.

Dans un réflexe protectionniste classique, les scieurs implorent maintenant le gouvernement d'interdire l'exportation des chênes. Leur lobbyisme va-t-il réussir à imposer ce marché gagnant-perdant ?

J'aimerais savoir ce que diraient ces mêmes scieurs si le syndicat des fabricants de mobilier ou de charpente demandait au gouvernement de leur interdire les exportations de bois semi-fini !

Cette lamentable histoire montre combien la politique corrompt l'économie, comme l'explique autrement Bill Bonner dans sa chronique. Elle montre aussi les déplorables effets du lobbyisme supposé "protéger l'emploi". Car les subventions n'ont pas empêché les scieries de sombrer.

Les beaux bois de chêne sont devenus rares. Les prix du bois moyen montent grâce à l'export. Des courtiers ont créé de nouveaux circuits commerciaux. Ceci permet aux propriétaires d'écouler leurs coupes de mise en valeur, de réinvestir pour l'avenir. Les opportunités sont plus facile à discerner dans un climat de liberté que dans un climat de réglementation, contrainte et protectionnisme.
[NDLR : L'investissement forestier vous intéresse ? Découvrez comment diversifier votre patrimoine avec cet actif qui revient en grâce. Notre Rapport vous explique pourquoi, comment, où investir et vous donne aussi les clés de gestion. Cliquez ici pour vous le procurer.]

1- https://www.bloombergquint.com/global-economics/2018/08/06/dimon-doubles-down-on-higher-u-s-yields-call-with-5-warning#gs.qU2G9b8

2- Forêt Privée n° 360 Mars avril 2018-09-20



Bill Bonner
LES NOTES DE BILL BONNER

Comment la politique a empoisonné la Terre

Hier, nous avons examiné ce qu'est devenue la république américaine : un vaste marigot de fainéants, de profiteurs, de compères et d'initiés... cherchant tous à piquer le steak dans l'assiette de l'autre.

Les politiciens et les hauts fonctionnaires ne se retirent plus dans leurs hameaux et leurs fermes une fois terminé leur mandat. Ils se lancent plutôt dans une "post-carrière" lucrative comme consultants et lobbyistes... complotant avec leurs autorités pour obtenir des faveurs pour leurs clients.

Mais les initiés ne cherchent-ils pas toujours à exploiter les non-initiés ? Qu'y a-t-il de neuf là-dedans ?

Infiltration toxique dans les eaux souterraines

Généralement, mieux vaut ignorer la politique. Mais il y a des moments où, comme les émanations d'une citerne rouillée dans un garage abandonné, elle s'infiltre dans les eaux souterraines et empoisonne le sol.

Nous sommes d'avis que nous vivons l'un de ces moments. Parce que le Marigot est devenu si profond... si vaste... et si toxique... qu'il met tout le reste en danger.

Nous voyons aujourd'hui comment nous en sommes arrivés là.

Commençons par une nouvelle stupéfiante de la part de notre collègue David Stockman : le travailleur américain moyen n'a pas enregistré la moindre hausse de salaire sur toute la période de 47 ans qui a débuté avec l'introduction de la nouvelle monnaie en 1971.

Il est bien connu que le salaire horaire réel n'est pas plus élevé qu'au milieu des années 1970.

Mais à présent, les chiffres montrent que cette période de croissance zéro remonte à 1971... et – selon les chiffres frauduleusement précis du Bureau américain des statistiques de l'emploi (BLS) – que l'augmentation annuelle des salaires réels se monte à 0,01%.

Ce n'est pas 1%. Ce n'est pas même un dixième de pourcent. C'est un centième de pourcent ! Rien, en d'autres termes.

Même cela surestime la progression. La plupart des gens n'ont qu'un seul actif réel – leur temps. Ils le vendent à l'heure ou à la semaine. Les chiffres montrent que leur temps ne vaut pas plus aujourd'hui qu'il y a près d'un demi-siècle.

Nous nous arrêtons net. Nous retenons notre souffle. Comment est-ce possible ?

Comment huit siècles de progrès, depuis les profondeurs de l'époque médiévale à la fin de l'administration Johnson, ont-ils soudain pris fin... alors même que la situation semblait la plus prometteuse ?

Aujourd'hui, il y a bien plus de diplômés, d'ingénieurs, de brevets, de technologie et de gens partout dans le monde qui suent, bossent et triment pour augmenter la valeur de leur temps.

Comment peuvent-ils tous échouer aussi lamentablement ?

Le prix du temps baisse inexorablement

Pour commencer, il s'agit d'une moyenne – si bien que quelques salaires élevés font remonter le niveau malgré les nombreux salaires bas.

Ensuite, au lieu d'examiner l'argent, qui subit des ajustements frauduleux de la part du BLS, regardons le temps.

En 1971, on pouvait acheter une nouvelle camionnette Ford F-150 pour 2 500 $. A 4 $ de l'heure, il fallait 625 heures pour acheter le véhicule.

Le modèle actuel coûte 30 000 $, et le salaire horaire moyen est de 26 $. Un salarié doit donc travailler 1 154 heures pour s'offrir un F-150 standard. Autrement dit, il doit vendre près de deux fois autant de son temps pour avoir une voiture.

Attendez une minute, disent les autorités. La camionnette actuelle n'est pas la même que celle de 1971. La technologie s'est améliorée. Celle-ci a un GPS, le Bluetooth et des sièges chauffants. Donc vous obtenez deux fois autant.

Ford

Certes, nous sommes d'accord, la technologie s'est améliorée. Mais la voiture n'est pas deux fois meilleure qu'à l'époque. Et sa tâche fondamentale n'a pas changé : transporter des choses d'un point A à un point B.

Peu importe, de toute façon. Notre homme a besoin d'une camionnette, et elle coûte désormais 30 000 $.

Ensuite, puisque les autorités ont découragé l'épargne avec des taux d'intérêt artificiellement bas, il y a peu de chances qu'il ait 30 000 $ sous la main.

Il est donc forcé d'emprunter. Son prêt, avec intérêt, entre alors dans l'économie financiarisée pour être découpé en tranches, réinvesti et hypothéqué, jusqu'à ce que les brasseurs d'argent gagnent plus sur le prêt que Ford sur la camionnette.

Et voilà que notre pauvre travailleur est non seulement forcé de vendre deux fois plus de son temps pour acheter une camionnette... mais son temps est désormais un actif "sous-jacent" qui soutient non seulement l'industrie automobile mais aussi l'industrie financière.

C'est bien là le maillon faible de tout ce système insensé : il repose sur un actif limité dont la valeur décline.

L'industrie financière prête au travailleur au taux de 5,5%. Sur un crédit pour un F-150 à 30 000 $, cela donne au prêteur un profit brut de 5 290 $.

Le pauvre homme, quant à lui, doit verser 490 $ par mois – soit 19 heures de travail – pendant six ans. En tout, il travaillera 1 356 heures sur une période de six ans pour obtenir plus ou moins le même véhicule que ce qu'il aurait eu pour 625 heures de son temps en 1971.

On peut faire le même calcul pour l'immobilier. Un Américain moyen pouvait acheter une maison moyenne 24 000 $ en 1971. Aujourd'hui, il paye 371 000 $. Evaluée en termes de temps, la maison coûtait 6 000 heures en 1971 ; elle coûte 14 269 heures aujourd'hui.

Est-ce là un progrès ? Pas selon nous. Le temps, c'est la vie. C'est tout ce que nous avons. Il faut plus de sept ans de travail à la personne moyenne pour acheter une maison moyenne aujourd'hui – soit quatre ans de plus qu'en 1971.

Pourquoi le temps est-il aujourd'hui bradé ?

Que s'est-il passé ?

La réponse est simple : une gigantesque quantité de temps a inondé le marché.

Près d'un milliard de personnes en Chine, Inde et Asie du sud-est – prêtes à travailler pour 1 $ à 5 $ par jour – sont entrées dans l'économie mondiale. Naturellement, la concurrence a plombé le coût brut du temps.

Cela a également planté le décor pour Donald J. Trump, qui affirme qu'il faut "construire un mur" et augmenter les taxes douanières pour empêcher que ces gens et leurs produits entrent sur le sol américain.

Attendez. Ce n'est pas aussi simple. On ne s'enrichit pas en excluant des gens qui produisent mieux, plus vite ou moins cher que vous.

On s'enrichit en faisant ce qu'on sait mieux faire que les autres... et en l'échangeant contre ce qu'on ne fait pas.

Par ailleurs, la main-d'oeuvre étrangère bon marché aurait dû entraîner la baisse du coût des biens et des services importés de l'étranger.

Même si son propre salaire stagnait, le travailleur américain moyen aurait dû voir une augmentation de son niveau de vie réel. En tenant compte de l'inflation négative (déflation)... son salaire réel aurait dû grimper.

Cela n'a pas été le cas... parce qu'il se passait autre chose.

Le Marigot s'étendait. L'économie US devenait moins productive et plus "financiarisée"... grouillant de compères, zombies et arnaqueurs gagnant-perdant.

Les initiés et les riches ont navigué dans le Marigot et continué à gagner de l'argent. Mais le salarié moyen de l'économie réelle a coulé.

Nous y reviendrons... lundi.
[NDLR : Découvrez comment transformer les événements qui se déroulent aux Etats-Unis... en opportunités de gains, grâce à un outil de prévision boursière exclusif. Tout est expliqué ici.]

Ce secret n'a JAMAIS fuité hors de Wall Street...
... Jusqu'à aujourd'hui

Il a rapporté des fortunes aux insiders de la finance et aujourd'hui, vous pouvez en profiter à votre tour.

Cliquez ici pour tout savoir.


Jim Rickards
LES NOTES DE JIM RICKARDS

Un krach au ralenti

Si vous avez déjà vécu une situation périlleuse, du genre accident de voiture, déraillement de train ou chute libre (j'espère que non), alors vous avez probablement remarqué que le temps a l'air de freiner. Vous voyez votre situation périlleuse se dérouler au ralenti. Le film Matrix en offre un exemple mémorable : le héros, Néo, parvient à esquiver les balles car le temps est presque suspendu, pour lui.

Selon les meilleures informations scientifiques, le temps ne ralentit pas réellement, bien sûr, lorsque nous sommes en danger, et nos perceptions non plus. Voici ce qui se passe : le stress et la nouveauté de l'expérience poussent le cerveau à créer de nouvelles couches de mémoire. Selon le chercheur David Eagleman, "plus on a la mémoire d'un évènement, plus on a l'impression qu'il a duré longtemps". Alors oui, le temps a l'air de ralentir en situation de crise, mais ce n'est qu'une illusion cognitive.

Il est important de conserver cet effet de "ralenti" à l'esprit, en ce 20ème anniversaire de la crise financière russe-LTCM (septembre 1998) et de 10ème anniversaire de la crise financière Lehman-AIG (septembre 2008). Les investisseurs ont ressenti ces évènements comme l'équivalent d'une chute libre, ou le fait de voir votre voiture déraper sur de la glace et la sortie de route se rapprocher. Si vous avez vécu ces évènements, vous vous rappelez que les minutes s'apparentaient à des heures.

Faillite de Lehman

Bien entendu, les investisseurs se rappellent à quel endroit ils se trouvaient et ce qu'ils faisaient au paroxysme de ces crises, les 28 septembre 1998 et 15 septembre 2008. La plupart d'entre eux ne savent peut-être pas que chacune de ces crises s'est en fait déroulée sur 15 mois. Les investisseurs qui observaient de près les signes précurseurs de difficultés ont eu tout le temps de se sortir de la trajectoire de la crise. Mais en fait, la plupart des investisseurs ne se sont pas rendu compte de ces signes précurseurs.

LTCM et la crise russe se sont étalés sur 15 mois

La crise Russe-LTCM, de septembre 1998, a débuté en juin 1997, soit 15 mois plus tôt, lorsque la Thaïlande a dévalué sa monnaie et instauré le contrôle des capitaux. Pendant plusieurs années, la Thaïlande avait maintenu un taux de change fixe face au dollar américain.

L'argent avait alors afflué dans l'immobilier et les stations balnéaires du pays, rapportant de hauts rendements assortis d'un taux de change garanti. Lorsque les investisseurs ont commencé à récupérer leur argent, une vague de retraits bancaires s'est produite. La Thaïlande n'a pas pu maintenir sa garantie de change face au dollar et a dévalué sa monnaie, provoquant des pertes colossales chez les investisseurs américains. A partir de là, la panique s'est propagée à l'Indonésie, la Malaisie, la Corée du Sud et d'autres pays. Le sang s'est littéralement répandu dans les rues lors d'émeutes financières.

Les marchés se sont apaisés au cours de l'hiver, mais la contagion a réapparu au cours de l'été 1998. En août, la Russie a fait défaut sur ses obligations, dévalué sa monnaie et instauré le contrôle des capitaux. Cela a provoqué une crise de liquidité mondiale, entraînant des pertes colossales pour le hedge fund Long-Term Capital Management. La Fed et Wall Street se sont unis pour sauver LTCM mais, en réalité, elles se sont sauvées elles-mêmes. Les marchés du monde entier venaient de passer à quelques heures de l'effondrement total, lorsque l'opération a été conclue.

Lehman AIG a couvé 15 mois aussi

La crise Lehman-AIG de septembre 2008 a débuté en juin 2007, soit 15 mois plus tôt. HSBC venait de publier des résultats décevants par rapport aux attentes, en raison d'un taux de défauts élevé dans le secteur des crédits hypothécaires à risque (subprime).

En juillet 2007, deux hedge funds appartenant à Bear Stearn s'étaient effondrés, ne parvenant pas à refinancer à court terme des titres adossés à des crédits hypothécaires.

En août 2007, la crise s'est intensifiée et la Fed a abaissé le taux d'escompte, première baisse d'une longue série l'amenant à zéro. Trois OPCVM majeurs contrôlés par BNP Paribas ont fermé et suspendu les remboursements. Les Fonds communs de créance (special-purpose vehicles, ou SPV) ne trouvaient plus de financement à court terme.

Là encore, les marchés se sont calmés au cours de l'hiver, alors que des fonds souverains déboursaient des milliards de dollars d'argent frais pour soutenir les banques américaines. Mais la crise est revenue au printemps, avec la faillite de Bear Stearns en mars 2008, suivie de l'effondrement de Fannie Mae et Freddie Mac en juin. Elle s'est transformée en crise de liquidité mondiale, puis a atteint un sommet avec la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008 et, par voie de conséquence, l'insolvabilité du géant de l'assurance, AIG.

Wall Street s'exposait à la faillite en série d'autres banques, à commencer par Morgan Stanley, mais la Fed et le Congrès sont intervenus avec des milliers de milliards de dollars de garanties, swaps et capitaux permettant de les renflouer.

Le début de ces deux crises de 1998 et 2008 a eu lieu plus d'un an avant qu'elles n'atteignent le stade de crise de liquidité d'envergure mondiale. Certains investisseurs ont eu tout le temps de réduire leurs positions à risque, d'augmenter leurs compartiments liquidités et or, puis de botter en touche jusqu'à ce que la crise s'apaise.

Une fois la tempête passée, il y avait de bonnes affaires à réaliser pour ceux qui détenaient des liquidités. En 2008, un investisseur qui aurait eu des liquidités et aurait protégé son argent pendant la crise, l'aurait fait quadrupler en achetant le Dow Jones à 6 550 points (contre 26 000 points à l'heure actuelle).

Comment savoir sortir à temps ?

Relativement peu d'investisseurs l'ont fait. Au contraire, ils ont pâti de la "peur de passer à côté de quelque chose" lorsque les marchés étaient au top, et jusqu'au début de la crise. Ils ont continué de croire à tort qu'ils pourraient "sortir à temps" si les marchés se retournaient, sans se rendre compte que ces retournements se produisent plus vite que les rallys.

Ils ont maintenu leurs positions, qui étaient en perte, en espérant qu'elles "se referaient" (elles l'ont fait, mais 10 ans plus tard), et ainsi de suite. C'est quasiment systématique : de simples biais comportementaux empêchent de faire ce qu'il faut.

Sommes-nous à nouveau face à un krach qui arrive au ralenti ?

Les marchés nous indiquent-ils qu'une nouvelle crise de liquidité d'envergure mondiale nous guette en 2019 ? On ne peut le savoir, mais les signes ne sont pas encourageants.

Le Venezuela est le théâtre d'une tragédie humaine et économique. La Turquie, l'Argentine et l'Indonésie, qui comptent parmi les grandes économies émergentes, subissent un effondrement intégral. L'Inde, la Malaisie, le Brésil et le Mexique sont en plein effondrement monétaire. L'Afrique du Sud est en récession. La croissance de la Chine ralentit et ses dettes ne sont pas soutenables. La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine commence à faire des victimes, et cela va s'aggraver.

Et puis il y a ces poudrières, en Mer de Chine Méridionale – Corée du Nord, Syrie, Iran, Ukraine, Taïwan, notamment– susceptibles de se muer en conflits armés en un rien de temps.
[NDLR : Jim Rickards est prêt à révéler aux investisseurs particuliers les signes avant-coureurs de la nouvelle crise qu'il entrevoit afin de les aider à prendre des dispositions profitables... pour eux. Découvrez ici le dossier qu'il a constitué et envoyé à Donald Trump.]

Les investisseurs ne doivent pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Ils peuvent garder un pied sur le marché actions tout en augmentant leurs compartiments liquidités et or. Les faibles rendements de ces actifs seront largement suffisants, si une nouvelle crise de liquidités survient, et lorsque qu'il y aura de bonnes affaires à réaliser.

Ce qu'il faut, c'est agir dès maintenant, sans attendre que la réalité ne rattrape cette sensation de ralenti.

Vous recevez ce mail car vous êtes inscrit à La Chronique Agora,
publié par Publications Agora France SARL.
© Tous droits réservés 2018.
Ajoutez la-chronique@publications-agora.fr à votre carnet d'adresses
La reproduction partielle ou totale de la présente Chronique Agora est strictement interdite sans accord écrit de la société éditrice.

Les informations contenues dans La Chronique Agora sont uniquement données à titre informatif. Le lecteur reconnaît et accepte que toute utilisation de nos publications et des informations les constituant, de même que toute décision relative à une éventuelle opération d'achat ou de vente de valeurs mobilières qu'il prendrait suite à ce message, sont sous sa responsabilité exclusive. Les informations données et les opinions formulées sont, par nature, génériques. Ils ne tiennent pas compte de votre situation personnelle et ne constituent en aucune façon des recommandations personnalisées en vue de la réalisation de transactions. De ce fait, la responsabilité de La Chronique Agora et de ses rédacteurs ne pourra en aucun cas être engagée en cas d'investissement inopportun. Nous conseillons à nos lecteurs de consulter, avant d'investir, un courtier ou conseiller financier indépendant agréé.

Les informations vous concernant font l'objet d'un traitement informatique destiné à l'envoi de cette newsletter gratuite. Vos données sont conservées en conformité avec les directives de la CNIL. Comme La Chronique Agora est financée grâce à nos publicités, vous avez reconnu avoir accepté recevoir des messages publicitaires pour nos meilleures idées d'investissement.

Conformément à la loi "informatique et libertés" du 6 janvier 1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016, vous bénéficiez d'un droit d'accès, de rectification, de portabilité et d'effacement de vos données ou encore de limitation de traitement, en écrivant aux Publications Agora – 8 rue de la Michodière – 75002 Paris – service-clients@publications-agora.fr.
Politique de confidentialité.

Retrouvez-nous nos publications et nos services sur :
http://www.publications-agora.fr
http://la-chronique-agora.com

Vous souhaitez recevoir La Chronique Agora quotidiennement ?
Inscrivez-vous gratuitement

Une question, une remarque ? Il suffit de nous écrire à la-redaction@publications-agora.fr.

Vous souhaitez vous désabonner de La Chronique Agora ?