Édito du Président, Olivier MARLEIX Que reste-t-il du macronisme ? Sept ans après l’arrivée fulgurante d’un président hâbleur qui se rêvait comme l’incarnation d’un nouveau souffle politique, le pays, exsangue, suffoque chaque jour un peu plus, convulse de crise en crise. L’amertume des Français est à la hauteur des attentes qu’Emmanuel Macron avait su habilement susciter chez une partie de nos compatriotes. Car au fil de sept longues années d’exercice erratique du pouvoir, le macronisme est apparu pour ce qu’il a toujours été : un illusionnisme exalté, autoencensé, jamais lassé de ses propres tours de passe-passe. Las, les écrans de fumée se dissipent toujours, et les artifices en tout genre – si ingénieux soient-ils – ne dupent plus personne. On assiste alors, navrés, aux représentations poussives du spectacle d’un président prestidigitateur, redoublant d’efforts devant les désaveux mais condamné par avance à l’échec, parce que c’est précisément son art que les Français rejettent. L’absence de cap, de vision, de stratégie se révèle sous nos yeux à longueur de discours, qu’il s’agisse des interminables élucubrations du président ou des déclarations creuses de son premier ministre. Accompagnés de leur seule boussole, l’opinion du moment, les deux équilibristes se découvrent de nouvelles passions en fonction des sondages. Ainsi en est-il de l’autorité, qui revient désormais dans chaque phrase à leurs lèvres, ou de le souveraineté, pourtant moquée par les mêmes il y a sept ans quand ils vendaient Alstom ou Alcatel. Y a-t-il une feuille de route, un calendrier de mesures, des engagements forts, une direction assumée ? Mais aussi : y a-t-il une volonté d’œuvrer avec ceux qui à l’Assemblée comme ailleurs les défendent à longueur de textes, souvent contre la majorité gouvernementale, depuis sept ans ? Mes chers amis, comme à moi, la réponse vous est malheureusement connue, et pourtant : croissance en berne (0,8% en 2023), dette record (3088 milliards d’euros), immigration incontrôlée (550 000 étrangers par an), violence au plus haut (362 000 coups et blessures en 2023, 60% de plus qu’en 2017), système éducatif inadapté, justice surchargée, hôpital public délabré, tous les voyants sont au rouge. Ainsi vogue la galère du pouvoir, ballotée par l’actualité, cherchant à profiter des vents contraires au lieu de s’efforcer de les maîtriser. Les défis qui nous sont posés, qu’ils soient économiques, sociaux, sécuritaires, environnementaux, méritent pourtant mieux que leurs effets de manche et d’annonce. Nous, Les Républicains, ne désespérons pas que les Français retrouvent le chemin du bon sens quand se seront dissipées les dernières illusions. Au quotidien, nous y travaillons. Olivier MARLEIX |