Chaque nouveau roman dâIsabelle Sorente est un Ă©vĂšnement et Medusa, son dernier nĂ©, ne dĂ©roge pas Ă la rĂšgle. Il figure dâailleurs dĂ©jĂ dans la sĂ©lection du Prix du Roman Fnac 2024 ! Câest donc MĂ©duse, fascinante et ambivalente figure mythologique, qui prĂ©side Ă la destinĂ©e de ce roman foisonnant. Isabelle Sorente y aborde des thĂšmes puissants, tels le deuil, la violence de la sociĂ©tĂ© patriarcale, les traumatismes qui se transmettent de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations, tout en y apposant sa marque de fabrique : un rĂ©alisme magique qui dessine un horizon parĂ© des couleurs lumineuses de lâinfinitĂ© des possibles.
Mondes parallĂšles Tout commence avec la mort dâune jeune femme. Une mort aux contours incertains, frontiĂšres poreuses entre la vĂ©ritĂ© et le mensonge, le Bien et le Mal. Que sâest-il passĂ© ? Quelles mains se sont resserrĂ©es sur le cou de la jeune femme ? De cette brutalitĂ©, de cette incertitude, naĂźt « un chaos cosmique » dĂ©rĂ©glant Ă tout jamais la rĂ©alitĂ© des proches de la jeune Marianne. « De sang ou de vent », chacun des membres de cette famille va devoir composer avec lâabsence. Mais aussi dĂ©vastateur que soit « le tsunami » du deuil, ce dernier offre pourtant Ă ceux qui sont prĂȘts Ă en faire lâexpĂ©rience, la possibilitĂ© dâabolir la linĂ©aritĂ© illusoire du temps en voyageant Ă travers les mĂ©moires, de briser les chaĂźnes de leurs prisons mentales en embrassant la polyphonie de leurs identitĂ©s, de sâouvrir Ă dâautres univers oĂč chantent et dansent encore ceux qui les ont quittĂ©s. Lâun des plus beaux voyages initiatiques et spirituels est sans doute celui de Liam, le jeune frĂšre de Marianne, qui tente de dompter « les chiens noirs de sa colĂšre » en enquĂȘtant sur les derniers instants de sa sĆur tant admirĂ©e. A la lumiĂšre du deuil, les zones les plus sombres des ĂȘtres sâĂ©clairent dâun jour nouveau, offrant Ă chacun la possibilitĂ© de se dĂ©couvrir autre, de se dĂ©couvrir dans lâautre, et de se rĂ©-ancrer dans un rĂ©el dont il accepte les mystĂšres et les mĂ©tamorphoses. |