Zuckerberg, le métavers et le boulet | | « Toute personne ayant la moitié d'un cerveau peut voir que Mark Zuckerberg est en train de brûler son entreprise », assène le journaliste tech Ed Zitron. Après des résultats financiers médiocres cette semaine, le cours de l'action de Meta a chuté de près de 20 % ce mercredi 26 octobre. Depuis septembre 2021, la valeur de Meta, qui s'élevait alors à plus de 1000 milliards de dollars, a été divisée par plus de trois. Comme l'analyse Le Figaro, le patron de Facebook a beau dire que « les fondamentaux sont là pour un retour à une croissance plus forte du chiffre d'affaires », « son optimisme laisse Wall Street sceptique ». Un projet mal défini Les coûts extrêmement onéreux du développement du métavers rendent les actionnaires nerveux. Meta a ainsi dépensé, en deux ans, 21 milliards de dollars pour la création du métavers. Rien qu'au troisième trimestre, Reality Labs a coûté 3,6 milliards de dollars ! Horizon Worlds, le principal produit de Reality Labs, compte aujourd'hui moins de 200 000 utilisateurs actifs contre les 500 000 attendus. Devant ces chiffres peu encourageants, Mark Zuckerberg a tenté de se montrer rassurant : « Je pense que ceux qui sont patients et investissent avec nous finiront par être récompensés », déclarant que le métavers serait d'une « importance historique ». Pour Le Figaro, le métavers est tout simplement « un gros boulet », « encore mal défini ». Trop de gens, trop d'idées Ces mauvais résultats ont conduit les actionnaires à réclamer un frein à l'investissement dans ce monde virtuel. Un actionnaire de longue date, Altimeter Capital Management, a ainsi demandé à l'entreprise de réduire ses dépenses dans ce domaine. « Comme beaucoup d'autres entreprises dans un monde à taux zéro, Meta a dérivé vers le pays de l'excès – trop de gens, trop d'idées », a critiqué Brad Gerstner, Chief Executif Officer de la société d'investissement. « Meta doit retrouver son mojo » ! Et tous les grands noms de la tech se sont épanchés sur ce désastre : Palmer Luckey, le fondateur d'Oculus (il a comparé le projet à une voiture de luxe sur laquelle le propriétaire dépense beaucoup d'argent en guise de passe-temps), Evan Spiegel de Snap (qui a affirmé que la plupart des internautes préfèrent une technologie plus légère comme la réalité augmentée), ou encore Phil Spencer de Microsoft qui a dénoncé un « jeu vidéo mal construit ». Maladroits, mauvais et laids Pour Ed Zitron, ce virage raté est impardonnable, venant d'une entreprise avec « une telle abondance de ressources ». Les produits du métavers de Facebook sont « maladroits, mauvais et laids » – en proie à des bugs permanents : « il ne s'agit pas d'une startup en difficulté qui lutte pour se positionner, mais d'un mastodonte mal géré par un idiot qui a tourné à vide (...), qui s'est tellement entouré de béni-oui-oui que même ses selles sont considérées comme exemplaires ». Ouch ! Selon le journaliste, il aurait été plus intelligent d'acheter Second Life pour le transformer en un monde riche et personnalisable disponible sur un navigateur ou un ordinateur. | | | JUNGLE STORIES | Story of stories #1 : Snowball, un écosystème éditorial original Quel est le secret des contenus qui engagent ? Comment capter l'attention dans un univers bruyant ? Story Jungle lance Story of Stories, un podcast qui décrypte l'histoire derrière un succès éditorial. Notre ambition avec ce podcast ? Donner des armes à tous ceux qui, comme nous, tentent de mener la guerre contre l'eau tiède. Et pour ce premier numéro, focus sur le média de Yoann Lopez : Snowball, une newsletter gratuite et payante dédiée à la finance personnelle. Ecouter le podcast | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | « Plus je montre de peau, plus je perds de la santé mentale. » Dans un thread Twitter, publié ce mardi 25 octobre et relayé près de 40 000 fois, la streameuse Maghla a dénoncé le cyberharcèlement sexiste dont elle est victime. La joueuse en ligne « considérée comme la streameuse la plus connue en France » est attaquée sur tous les fronts. Sur Reddit, on retrouve des « topics entiers sur un bout de peau qui dépasse », des montages d'elle sur des corps d'actrices porno, des « dickpics à gogo » en messages privés, des Discord « dédiés aux fausses nudes et de mecs qui se branlent sur les streameuses avec partages de screens de lives »... Ce témoignage public en a entraîné d'autres. Les streameuses Aloonea, Lixiviatio, LyeGaia ou encore Ultia se sont exprimées à leur tour sur le harcèlement subi. « Je suis fanée. Est-ce que je vais me farcir 5 h de commissariat chaque jour pour chaque attaque ? Je n'ai pas l'énergie. Je suis résignée », a ainsi déploré Ultia sur le plateau de PopCorn, qui a organisé le 27 octobre une émission sur le sujet (« Être streameuse est un enfer »). Pourquoi c'est un pavé ? « Le harcèlement va plus loin que ce que le public pouvait imaginer », observe Vincent Manilève, journaliste spécialisé sur les réseaux sociaux. L'auteur de YouTube, derrière les écrans dénonce d'ailleurs « l'hypocrisie de la part des streamers hommes » : « Ils feignent la surprise alors que certains banalisent le sexisme dans leur contenu et participent indirectement à une culture du sexisme. Les grosses vedettes font beaucoup l'autruche. » Par ailleurs, les femmes ont peu de leviers pour lutter contre ces violences quotidiennes : « Twitch refuse de lever l'anonymat des comptes qui me harcèlent. Ils acceptent seulement de confirmer les identités, si la police les retrouve. On tourne en rond », regrette la streameuse Manonolita. Si la libération de la parole existe, faudrait-il encore qu'on l'écoute efficacement. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Cela serait « la plus grande étude jamais réalisée sur les publicités pour podcasts ». Le rapport, intitulé « Podcast Ad Effectiveness : Best Practices for Key Industries », regroupe les résultats de 610 études menées par Nielsen, leader de la mesure de l'audience, pour mesurer l'impact des publicités insérées dans les épisodes de podcast. Des travaux réalisés au cours des quatre dernières années, avec un total de plus 147 000 participants. Les leçons ? Les publicités plus longues fonctionneraient mieux ! Les spots de plus de 35 secondes donnent généralement de meilleurs résultats que les créations plus courtes, « probablement parce que ces publicités plus longues sont plus "personnalisées" et conçues pour s'adapter à l'environnement des podcasts plutôt que d'être réutilisées de la radio ou d'un autre média », constate Ad Age. Par ailleurs, les publicités placées au début ou au milieu d'un épisode de podcast obtiennent de meilleurs résultats que celles placées à la fin. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Comment l'appli la plus populaire du moment a remodelé la culture américaine ? C'est la question que se pose The Washington Post, dans une série web en trois chapitres : « Comment TikTok a mangé l'Internet », « Désolé d'être devenu viral » et prochainement « Alors que Washington vacille, Pékin exerce son contrôle ». On y apprend que l'Américain moyen sur TikTok passe plus de 80 minutes par jour ou encore que TikTok a été consulté l'année dernière plus souvent que Google. Conçue comme un contenu snackable – divisé en plusieurs parties –, l'enquête se lit facilement. D'autant plus que les émoticônes et les extraits vidéo TikTok intégrés apportent du relief au récit. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Quoi de mieux pour promouvoir un album que de lancer un documentaire making of sur le sujet ? Le concept marketing, déjà éprouvé par Orelsan, refait ses preuves avec la saison 2 de Montre jamais ça à personne. À l'occasion de la sortie de son nouvel album Civilisation perdue, ce vendredi 28 octobre, le rappeur français ouvre à nouveau ses portes, en pyjama écossais et chaussons, à son frère, Clément Cotentin. « Du premier mot écrit à la dernière note jouée », le frangin suit toutes les étapes de la gestation, parfois douloureuse, du nouveau-né. Les doutes affleurent, les blocages se répètent : « Je trouve tout nul », « Je me suis trompée de branche. Je chante faux et je ne sais pas faire de musique », confie un Orelsan dépité. Une nouvelle saison attachante de quatre épisodes, à voir sur Prime Video. Si vous avez un commentaire, positif ou négatif, n'hésitez pas : alexandra.klinnik@storyjungle.io |
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