L’histoire de l’ancien patron de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, déclarée en faillite et qui a entraîné dans sa chute l’ensemble du marché, est tellement incroyable que même les producteurs de Hollywood ne l’auraient pas prise au sérieux comme scénario. Sans vouloir nous moquer, il n’aura échappé à personne que Sam Bankman-Fried possède un patronyme qui signifie littéralement « banquier frit » en anglais… triste ironie du sort. Le petit Samuel est né en 1992 de l’union de Joseph Bankman et Barbara Fried. Ses parents lui ont donc assigné consciemment un nom de mauvais augure. On croirait une tragédie grecque. Le fils prodigue Sauf que le fils prodigue n’est pas revenu tuer père ou mère. Bien au contraire. Selon l’agence de presse Reuters, ses géniteurs sont les heureux propriétaires d’au moins une maison de luxe aux Bahamas. Jusque-là, nous pouvons encore leur accorder le bénéfice du doute : peut-être sont-ils très riches, peut-être ont-ils simplement eu envie de diversifier leurs investissements. Mais difficile d’être encore charitable quand Reuters nous apprend que le bien aurait été acheté par FTX. L’entreprise était gérée comme un « fief personnel », de Sam Bankman-Fried, selon les propres avocats de la firme. Le mélange des genres va trop loin. La blague ne se termine pas là, car les parents Bankman-Fried sont (étaient ?)… professeurs de droit à l’université Stanford. Madame a, d’ailleurs, signé un livre intitulé : Facing Up to Scarcity [Accepter la rareté]. Morceau choisi : « La tâche centrale pour tout agent moral ou système légal est de décider comment concilier les revendications contradictoires de différents individus et groupes pour des biens sociaux rares. » Le retour sur Terre nous a été offert par John Ray III, nouveau président-directeur général de FTX, qui a déclaré dans un document juridique : « Je n’ai jamais vu dans ma carrière un échec si complet des contrôles de l’entreprise et une absence aussi complète d’informations financières fiables. » La blague ne s’arrête plus, mais elle n’a rien de drôle. |