N° 191 Il faut bien le dire La grande démission. Mais qu'est ce qui a buggué ? Par ses valeurs, ses actions, ses comportements, chaque génération façonne, consciemment ou inconsciemment, la génération qui suit, celle à laquelle elle a donné naissance. Elle la façonne dans le but de reproduire et perpétuer ce en quoi elle croit le plus. Pour ce qui est du travail, c’est plutôt raté. Le XXème siècle avait érigé le travail en valeur suprême. Sans travail, pas de revenu pour vivre, pas de reconnaissance sociale, mais aussi pas d’épanouissement possible. En 2022, la situation semble bien différente. Malgré une offre plutôt abondante, nombre de jeunes diplômés et même non diplômés refusent les emplois qui pourraient leur convenir. Les métiers proposés ne correspondent plus aux attentes de l’époque et l’entreprise est devenue suspecte aux yeux de beaucoup. Cette obsolescence non programmée du travail touche aussi les générations plus âgées, pour lesquelles la crise sanitaire a révélé qu’une vie meilleure était possible en reléguant le travail au second plan. Faut-il redonner le goût de l’effort, réhabiliter l’ambition, comme le préconisent certains ? Une chose est certaine : tout ne s’est pas passé comme prévu. Philippe PELVET |